Volkswagen plaide coupable et devra payer 4,3 G $ de plus
La compagnie évite donc un procès dans le scandale des moteurs truqués
WASHINGTON | (AFP) Volkswagen (VW) a admis sa culpabilité dans le scandale des moteurs diesel truqués aux États-Unis et va payer 4,3 milliards de dollars supplémentaires de pénalités pour refermer l'affaire, qui a conduit à de nouvelles inculpations d'employés hier.
Pour échapper à un procès, le constructeur automobile allemand a accepté de plaider coupable de «conspiration» visant à tromper ses clients et les autorités américaines, et d’«obstruction à la justice» pour avoir détruit des documents afin de dissimuler ses agissements, a indiqué hier le département de la Justice.
«Les tentatives de Volkswagen pour contourner les règles d'émissions et importer des voitures injustement homologuées constituent une violation flagrante des lois de notre pays sur l'environnement, la protection des consommateurs et les lois financières», a fustigé la ministre de la Justice américaine, Loretta Lynch.
PAS LE NIVEAU RÉEL
Démasqué par les autorités grâce à une ONG, le géant aux 12 marques (Audi, VW, Porsche...) avait dû, fin 2015, reconnaître avoir équipé 11 millions de ses voitures dans le monde, dont 600 000 aux États-Unis, d'un logiciel minimisant le niveau réel des émissions de gaz nocifs lors des contrôles de pollution.
Les nouvelles pénalités de 4,3 milliards viendront gonfler la facture de ce scandale qui s'élevait déjà, sur les seuls États-Unis, à 17,5 milliards de dollars pour indemniser les automobilistes, les concessionnaires et réparer les dommages environnementaux.
L'addition totale dépassera donc de loin les quelque 18 milliards de dollars mis de côté par le groupe pour couvrir les coûts du scandale.
VW reste par ailleurs visé par de nombreuses enquêtes sur le reste du globe et pourrait voir sa défense fragilisée par son aveu de culpabilité aux États-Unis.
CONTRÔLE
Aux termes de l'accord annoncé hier, le groupe sera mis à l'épreuve pendant les trois prochaines années, pendant lesquelles il devra se soumettre au contrôle d'un auditeur indépendant chargé de vérifier qu'il a changé ses pratiques.
«Volkswagen regrette le comportement qui a mené à la crise du diesel», a réagi le patron du groupe, Matthias Müller.
Les autorités américaines ont annoncé hier l'inculpation de cinq nouveaux employés et cadres de l'entreprise, tous résidant en Allemagne.