Comme un poisson dans l’eau à Winnipeg
Mark Scheifele a su s’établir comme un attaquant de premier plan
WINNIPEG | Qu’il s’agisse du manque d’attraits de la ville, de l’ambiance qui n’est pas exactement électrique ou de la température qui n’a rien de tropical, Winnipeg est souvent la cible de railleries aux quatre coins de la LNH. Mark Scheifele a grandi dans ce marché et se dit fier d’y poursuivre sa fulgurante progression.
Sélectionné au septième rang au total lors du premier repêchage des Jets à leur retour à Winnipeg, au printemps 2011, l’attaquant ontarien a gravi tranquillement les échelons.
Après avoir entamé ses deux premières saisons avec le grand club, il est retourné faire ses classes dans le junior avec les Colts de Barrie, qui incidemment, étaient dirigés par l’ancienne gloire des Jets, Dale Hawerchuk.
Plutôt discret à ses deux premières saisons par la suite à Winnipeg, il a explosé l’an dernier avec 29 buts et 61 points en 71 matchs.
Il n’en fallait pas plus pour que le joueur autonome avec restriction signe une lucrative entente de 49 millions sur huit ans afin de demeurer dans la capitale manitobaine.
«Pour moi, Winnipeg c’est génial! Je n’aurais jamais conclu une entente de huit ans si je ne me sentais pas totalement bien dans cette ville et si je n’avais pas entièrement confiance en cette organisation. J’adore jouer ici», a tranché Scheifele, lors d’un entretien avant la rencontre face au Canadien.
LE HOCKEY AVANT TOUT
Fort de son riche contrat, Scheifele n’a pas ralenti la cadence avec une production de 37 points en 40 matchs cette saison, avant celui d’hier.
D’autres joueurs de sa trempe auraient sans doute préféré s’exiler dans l’un des gros marchés du circuit, où la visibilité, la reconnaissance et les innombrables contrats de publicité auraient déferlé. Ce serait mal connaître le jeune homme que de lui attribuer de telles intentions.
«Pour moi, ça n’a jamais été un facteur important. Je suis quelqu’un de très discret et je n’essaie jamais de me retrouver sous les projecteurs. Je fais ma petite affaire et je laisse mon jeu parler pour moi.
«J’aime ça quand je ne fais pas trop de bruit. Je ne recherche pas la reconnaissance personnelle. Je préfère que notre équipe attire l’attention, plutôt que moi», a-t-il fait valoir.
À LA GALCHENYUK
À Winnipeg, l’évolution de Scheifele n’est pas sans rappeler celle d’Alex Galchenyuk à Montréal. Si l’attaquant du Canadien a vite fait sa place avec le club, il a mis un certain temps avant de vraiment laisser sa marque et de s’affirmer comme un centre de qualité. Un processus que Scheifele comprend bien, à 23 ans.
«C’est une ligue pour les hommes. C’est difficile de jouer dans la LNH. Quand tu as 18 ou 19 ans, tu n’as pas la maturité nécessaire sur le plan physique pour bien suivre le rythme, surtout à une position comme au centre. Galchenyuk a fait son chemin. Il a eu besoin de temps pour devenir un centre dans la LNH, mais il connaissait de très bons moments avant sa blessure. Tu ne peux pas te décourager quand tu frappes un mur», a-t-il indiqué.
Pour sa part, Scheifele se dit satisfait d’où il en est dans sa progression. C’est surtout le rendement de son équipe qui continue de poser problème malgré la présence de plusieurs jeunes joueurs de talent.
«Je suis heureux de mon jeu. Je continue évidemment de travailler à améliorer des aspects pour être le meilleur joueur possible pour cette équipe afin qu’elle connaisse plus de succès.
«Je n’ai pas vraiment de réponse pour expliquer nos insuccès, outre le fait que cette ligue est très compétitive. C’est une ligue dure dans laquelle chaque match est difficile à gagner», a-t-il plaidé.