Le Journal de Montreal

Nouveaux appuis pour le virage au feu rouge sur l’île

Trois maires d’arrondisse­ment ne sont pas d’accord avec Denis Coderre

- Jean-Louis Fortin JLFortinJD­M jean-louis.fortin@quebecorme­dia.com

Le virage à droite au feu rouge gagne des appuis à Montréal. Trois maires d'arrondisse­ment viennent de s'ajouter aux quinze maires qui réclament que cette manoeuvre soit permise sur l'île comme partout ailleurs au Québec, a appris Le Journal.

Les maires Normand Marinacci, de L'Île-Bizard, Manon Barbe, de LaSalle et Luis Miranda, d’Anjou, ont donné leur appui dans les derniers jours à la coalition des 15 maires des villes liées sur l'île de Montréal.

Leur prise de position risque de jeter un pavé dans la mare alors que s'ouvrent cet après-midi les consultati­ons publiques sur la sécurité routière à Montréal, organisées par la Société d'assurance automobile du Québec (SAAQ).

En effet, le maire de Montréal Denis Coderre, qui s'oppose à cette idée pour des raisons de sécurité, ne parlera pas au nom de tous les arrondisse­ments de sa propre ville.

SÉCURITÉ

La possibilit­é de permettre le virage à droite au feu rouge sur l'île de Montréal divise les élus et les citoyens. Plus de 70particul­iers ou organisati­ons ont demandé de prendre la parole devant la SAAQ, d'ici mercredi, pour expliquer leur position.

Denis Coderre, qui sera le premier intervenan­t à s'exprimer aujourd'hui, s'affiche clairement contre cette mesure.

«On n'est pas prêt à ça», a-t-il martelé en décembre dernier. Son administra­tion a présenté en 2016 une stratégie «vision zéro» inspirée de ce qui se fait en Suède et au Danemark, qui vise à réduire au minimum les accidents entre des véhicules à moteur et les piétons et cyclistes.

La Direction de la santé publique de Montréal et des organismes comme Vélo Québec et Piéton Québec partagent également l'avis de M. Coderre.

« NOMBREUX BÉNÉFICES »

Mais les 15 autres villes qui se trouvent sur l'île de Montréal, et maintenant trois maires d'arrondisse­ment, présentent une position contraire.

«(Le virage à droite) aura de nombreux bénéfices dans nos vies, soit de contribuer à la fluidité dans nos rues, de réduire la pollution et de permettre de gagner du temps et de l’argent», a soutenu en décembre le maire de MontréalEs­t, Robert Coutu.

Selon la coalition de maires appuyant le virage à droite au feu rouge, cette mesure aurait des bénéfices environnem­entaux, parce que les automobili­stes qui attendent le feu vert «gaspillent de l'essence et polluent inutilemen­t».

Les chiffres de la SAAQ démontrent que le virage à droite au feu rouge a causé six décès à l'échelle de la province, entre 2003 et 2013. Il est responsabl­e de moins d'un pour cent des accidents avec blessés.

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PHOTOS AGENCE QMI JOËL LEMAY L’île de Montréal est le seul endroit en Amérique du Nord, avec New York, où le virage à droite au feu rouge est interdit.
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