Le Journal de Montreal

Nouveaux appuis à la poursuite contre Terrebonne

Des politicien­s soutiennen­t les propriétai­res qui ont découvert une « cour à scrap » sous leur maison

- Boris Proulx

Des députés et des conseillèr­es municipale­s de Terrebonne ont donné leur soutien aux citoyens qui poursuiven­t la Ville après avoir découvert une «cour à scrap» sous leur maison.

«On paie des taxes à la Ville et, avec cet argent, elle nous combat en justice», s’indigne Alain Brisebois, en marge d’un rassemblem­ent dans son quartier qui a attiré une centaine de personnes, dont des politicien­s locaux.

Sa maison est construite sur des résidus automobile­s enfouis dans le sol, comme celles des autres propriétai­res de la rue des Bernaches, de la rue des Bouvreuils et d’une partie de la place de la Berge, dans le secteur La Plaine de Terrebonne. Ils poursuiven­t la Ville et le développeu­r du quartier, Robert Bourgouin, pour près de 2 millions de dollars.

SOUTIEN POLITIQUE

Le voisinage a reçu l’appui du député fédéral de Terrebonne, le bloquiste Michel Boudrias, en plus de celui du député provincial de Masson, Mathieu Lemay, de la Coalition avenir Québec (CAQ). Il propose que le gouverneme­nt paie pour les tests de sols que doivent faire les citoyens.

«David Heurtel ne peut pas se cacher derrière un vieux règlement pour justifier son inaction. Il devrait intervenir auprès de ces familles-là, en les aidant à faire les tests de qualificat­ion des sols», propose le député.

Dans un courriel, le ministère du Développem­ent durable, de l’Environnem­ent et de la Lutte contre les changement­s climatique­s (MDDELCC) a expliqué au Journal avoir délivré un permis pour la constructi­on des maisons du secteur puisque «les matières résiduelle­s sont recouverte­s par du sol propre (minimum un mètre) ou un autre revêtement empêchant le contact direct.»

BESOIN D’AIDE

Cette explicatio­n ne convainc pas Céline Élliott, propriétai­re de la rue des Bouvreuils et initiatric­e de la poursuite.

«Ça reste qu’on est bâti sur une “cour à scrap”. Nous aimerions avoir la certitude qu’il n’y a pas de contaminat­ion, et un dédommagem­ent pour les débris d’automobile sous terre.»

Elle admet que la poursuite contre la Ville, à laquelle s’étaient initialeme­nt joints 88 voisins, connaît des moments difficiles. Après une évaluation des coûts de l’examen de chaque terrain –environ 300 000 $ –, une dizaine de propriétai­res se sont retirés de l’action en justice.

«On ne pourra pas continuer si nos collectes de fonds ne marchent pas», confie-t-elle.

Une sortie à la cabane à sucre a été organisée par le quartier au bénéfice de la poursuite.

CONSEIL MUNICIPAL

Deux des trois élues du secteur La Plaine ont affiché leur soutien à la poursuite contre la Ville. Seule Marie-Claude Lamarche, conjointe de l’ancien maire de La Plaine Daniel Bélec, était absente. C’est sous l’administra­tion de M. Bélec que la Ville a converti ces anciens terrains d’un ferrailleu­r en zone résidentie­lle.

«On va poser des questions au conseil municipal», promet Nathalie Bellavance, qui a quitté le parti du maire pour rejoindre le parti d’opposition Alliance démocratiq­ue de Terrebonne avec quatre autres élus municipaux cette semaine.

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Une centaine de personnes se sont rassemblée­s au parc du Ruisseau, dans le secteur La Plaine, pour soutenir les propriétai­res qui ont une «cour à scrap» sous leur maison.

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