Québec mise sur la chasse au loup
Le gouvernement veut trouver une alternative pour aider le tourisme nordique
Québec veut permettre la chasse au loup dans le Grand Nord pour attirer les touristes après l’entrée en vigueur d’un moratoire sur le caribou en 2018.
«On fait l’analyse pour autoriser la chasse au loup», confirme le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Luc Blanchette, dans une entrevue avec notre Bureau parlementaire.
Les biologistes du gouvernement étudient présentement les impacts d’une telle activité sur la chaîne alimentaire. Le ministre ne fixe toutefois pas un échéancier précis. «On veut le faire dans les meilleurs délais», dit-il.
Le Journal révélait dimanche dernier que le tourisme nordique est mis en péril en raison de l’interdiction de la chasse au caribou dans le Grand Nord québécois à compter de 2018.
La diminution importante du nombre de têtes dans le troupeau de la rivière aux Feuilles, qui est passé de 430 000 en 2011 à 199 000 en 2016, a forcé le gouvernement à prendre cette décision qui n’est «pas nécessairement facile».
«C’était une industrie très lucrative en termes d’emplois et de retombées, convient Luc Blanchette. Remplacer un produit d’appel, ce n’est pas simple.»
OURS, SAUMON ET MOTONEIGE
Outre le loup, le gouvernement Couillard misera sur la chasse à l’ours noir, de même que la pêche au saumon et la motoneige pour diversifier l’offre touristique dans le Grand Nord québécois.
La chasse au loup et à l’ours noir aura également le double avantage de faire diminuer ces populations de prédateurs pour le caribou migrateur. Mais pour Bernard Domingue, directeur de la pourvoirie de chasse Aventure Tunilik, spécialisée dans la chasse au caribou, le loup ne pourra pas compenser les pertes anticipées.
«Il n’y a rien qui se compare au caribou, ce n’est pas le même genre de chasseurs», assure-t-il.
PRODUIT UNIQUE
À lui seul, le transport en avion coûte près de 4500 $, sans compter les frais d’hébergement et le guide sur place. Le client s’attend donc à un produit unique.
«Se déplacer dans le Grand Nord pour aller chasser exclusivement le loup? Je ne pense pas que ça vaudrait le prix qu’on serait obligés de charger pour ça», tranche Bernard Domingue.
Pour être attrayant, le loup devrait être combiné à un autre gibier, mais il ne faut pas compter sur l’ours noir. «Il n’y a pas assez d’ours dans le Grand Nord pour ça», assure-t-il.