Le Journal de Montreal

Non aux quotas de femmes

- richard martineau

Ainsi, d’anciennes parlementa­ires, sous la gouverne de Marie Malavoy, voudraient que le gouverneme­nt adopte une loi qui obligerait les partis politiques à présenter 40 % de candidates aux prochaines élections.

J’ai une idée: et si on obligeait les partis politiques à présenter 40 % de candidats compétents, quel que soit leur sexe ou leur race? Ça ne serait pas mieux? Ça ne sera pas déjà un progrès?

LA REINE DE LA RECTITUDE POLITIQUE

Je ne comprends pas les gens qui appuient les quotas.

C’est la meilleure façon de pousser la population à dire: «Machin a eu son poste parce qu’elle est une femme (ou parce qu’elle est noire, amérindien­ne ou handicapée)…»

Regardez Eva Ottawa, l’ex-présidente du Conseil du statut de la femme. Elle a été nommée à ce poste parce qu’elle était autochtone, tout le monde le sait.

Ça paraissait bien, surtout dans la foulée de l’histoire des agressions sexuelles supposémen­t commises par des policiers à Scheffervi­lle.

Or, cette femme a été d’une incompéten­ce crasse. Nulle, nulle, nulle. Tellement qu’on lui a montré la porte…

Idem pour Lise Thibault, l’ex-lieutenant­e-gouverneur­e du Québec. À la loterie de la rectitude politique, madame Thibault était la reine incontesté­e: femme, personne âgée, handicapée.

Trois points! Ne manquait plus que «lesbienne», et toutes les lumières se mettaient à clignoter au son de la fanfare. Or, regardez ce qui s’est passé. Elle a mangé à trois restaurant­s en même temps, demandé à l’État de rembourser l’achat de ses bobettes et invité ses amis à assister au dévoilemen­t d’un buste en bronze à son effigie.

Comme le disait Guy A. Lepage dans son célèbre sketch de RBO (probableme­nt le sketch le plus court et le plus drôle de l’histoire de la télé québécoise): «Je ne marche peut-être pas, mais je roule en tabarnak!»

FUIR LES DÉBATS

Se pourrait-il que les femmes soient juste moins intéressée­s par la politique que les hommes?

Tous les recherchis­tes vous le diront: il est très, très, très difficile de trouver des femmes désirant participer à des débats télévisés.

Elles n’aiment pas la chicane, ont peur de la controvers­e, craignent de se faire harceler par des trolls. Même Françoise David trouve que la période de questions à l’Assemblée nationale, c’est patriarcal…

Vous avez beau imposer des quotas dans les émissions de débat, ça ne changera rien à la situation. Comme dit le proverbe: «Ce n’est pas parce que tu tires sur une carotte qu’elle va pousser plus vite…»

Actuelleme­nt, il y a plus de filles que de gars à l’université. Et beaucoup plus de filles que de gars dans les facultés de médecine.

On instaure un quota de gars dans les institutio­ns d’enseigneme­nt supérieur?

LE SEXE, C’EST 2016

Et puis, lâchez-moi avec «les gars» et «les filles», c’est tellement 2016! Aujourd’hui, il n’y a plus de sexe. Nous sommes tous des patentes, des affaires, des trucs.

Bientôt, on va poser du velcro sur nos organes génitaux. On pourra ainsi les changer selon notre humeur.

Un jour, on sera madame Patate. Et le lendemain, monsieur Patate.

On sera tous dans les patates.

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Marie Malavoy, ancienne ministre péquiste. Et si on imposait un quota de candidats compétents ?
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