La présumée victime d’une agression est décédée
Un juge doit décider si ses déclarations seront admises
SEPT-ÎLES | Un chauffeur de taxi subit son procès pour agression sexuelle à Sept-Îles, alors que sa présumée victime s’est enlevé la vie après qu’il eut été accusé.
L’affaire est particulière, car le juge doit déterminer si les déclarations de la présumée victime faites aux policiers seront admissibles comme preuve.
C’est qu’en raison du décès de la présumée victime, la défense n’aura pas l’opportunité de remettre en question ces éléments en la questionnant pendant un interrogatoire.
Donat Lizotte, 73 ans, fait face à une accusation d’agression sexuelle contre une adolescente qui avait 17 ans au moment des faits reprochés.
Elle s’est suicidée peu de temps après la mise en accusation du chauffeur de taxi. Il est donc très difficile d’évaluer ou non la véracité de ses déclarations.
«MENTERIES»
La Couronne fait donc entendre des témoins pour convaincre le juge de la crédibilité des déclarations qu’elle a faites avant son décès.
La procédure nommée «voir-dire» est en quelque sorte un procès dans un procès pour savoir si l’on admet ou non les déclarations de la victime.
Les procédures ont commencé en début de semaine au palais de justice de Sept-Îles et dureront plusieurs jours. L’accusé a déjà clamé son innocence.
«Ce n’est qu’un paquet de menteries! Si je vais en prison, c’est à cause d’un paquet de menteries», a-t-il affirmé à TVA Nouvelles.
GPS
Les événements se seraient produits le 31 janvier 2015. Donat Lizotte aurait alors embarqué l’adolescente dans son taxi pour une course.
Il l’aurait finalement transportée sur une route isolée de la ville, sombre et entourée de forêt, selon le témoignage d’une technicienne en identité judiciaire entendu mardi.
Cette dernière a retracé le trajet qu’aurait effectué le taxi pendant qu’il avait à son bord l’adolescente, le soir de la présumée agression.
C’est un GPS dont sont munis tous les véhicules de taxi de Sept-Îles qui a permis l’exercice. Elle a pu déterminer que la voiture s’est immobilisée à deux reprises entre 4 et 6 minutes dans le secteur isolé, près du lac Rapide.
Il n’y a pas de commerces ni de lampadaires à cet endroit, a-t-elle illustré.
La mère de la présumée victime a aussi témoigné au deuxième jour du procès. Elle était présente au poste de police lorsque sa fille a déposé sa plainte.
Elle a raconté que les explications de l’adolescente étaient confuses quant à l’endroit où le taxi l’avait embarquée, mais que le reste de son discours était très clair.
Le procès se poursuivra aujourd’hui.