Le Journal de Montreal

Une contravent­ion de 300 $ en plein milieu de funéraille­s

Le corbillard transporta­it un défunt au Lac-Saint-Jean

- pierre-alexandre maltais

SAGUENAY | Deux contrôleur­s routiers ont remis une contravent­ion de 300 $ au chauffeur d’un corbillard transporta­nt un homme du LacSaint-Jean vers son dernier repos, et ce, devant la famille du défunt.

Vendredi dernier, un cortège funèbre parti de Dolbeau-Mistassini en direction de Saint-Thomas-Didyme a été interrompu à mi-chemin par le véhicule de patrouille­urs de Contrôle routier Québec.

La raison? Les phares stroboscop­iques avant du corbillard en tête du cortège semblaient être d’origine artisanale, ce qui est passible d’une amende selon la loi.

Selon les témoins, le véhicule des contrôleur­s se serait carrément inséré au cortège jusqu’à la destinatio­n finale. C’est là que les deux agents seraient intervenus.

GESTE IRRÉFLÉCHI

Vers 11 heures 30, alors que la famille entrait dans l’église, ils ont insisté pour donner immédiatem­ent la contravent­ion de 300 dollars au conducteur du corbillard, pendant que le cercueil était sorti du véhicule.

«Ma conjointe était enfant unique et la dernière image qu’elle voit, ce sont les contrôleur­s routiers. Ça a cassé son dernier moment à voir son père sortir du corbillard… C’est vraiment un geste irréfléchi de leur part», raconte le beaufils du défunt, Alexandre Perron.

La scène s’est déroulée sous les yeux d’une quinzaine de personnes aux regards incrédules.

PHARES DE COMPAGNIE

«On ne dit pas que la contravent­ion ne devait pas être donnée, mais ils ont fait ça devant tout le monde… Ils auraient pu attendre que la famille soit rentrée pendant qu’on vivait un moment difficile. Le corbillard ne se serait pas sauvé. Ils voulaient être sûrs de ne pas le manquer… S’il y avait eu une urgence, j’aurais pu comprendre, mais là on a trouvé que ça n’avait pas de bon sens», poursuit M. Perron.

La maison funéraire Hébert et fils qui s’est occupée du cortège vendredi dernier assure que les phares utilisés sur son véhicule proviennen­t du fabricant et qu’ils sont destinés à rendre le corbillard plus visible sur la route.

Outre le fait de s’acquitter de la contravent­ion, ils devront vraisembla­blement retirer les phares en question.

«On trouve ça déplorable, surtout pour la famille. J’ai 17 ans de pratique dans le métier, et c’est la première fois que je vois ça», affirme le directeur général de la maison funéraire Jean-François Beaudry.

EXCUSES

Un représenta­nt de Contrôle routier Québec a réagi hier en indiquant à TVA Nouvelles que le contexte de remise d’une contravent­ion était effectivem­ent inappropri­é et a présenté des excuses à la famille.

Cependant, l’agence d’applicatio­n de la loi rattachée à la Société de l’assurance automobile du Québec a maintenu le constat d’infraction, car de tels phares sont seulement autorisés pour les véhicules d’urgence.

– Avec l’Agence QMI

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Les agents ont jugé que les phares stroboscop­iques avant du corbillard, en tête du cortège, méritaient une contravent­ion.« On ne dit pas que la cOntravent­iOn ne devait pas être dOnnée, mais ils Ont fait ça devant tOut le mOnde… ils auraient pu attendre que la famille sOit rentrée pendant qu’On vivait un mOment difficile » – Alexandre Perron, beau-fils du défunt
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alexandre perrOn Beau-fils du défunt

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