Benhabib à la défense du droit à l’avortement
TROIS-RIVIÈRES | L’auteure et militante féministe Djemilah Benhabib s’inquiète pour les droits sexuels des femmes devant la montée des discours à la Donald Trump.
La Québécoise Djemilah Benhabib sera une des huit militantes féministes de divers pays du monde à prendre part au Serment de Paris aujourd’hui, en compagnie du président de la France François Hollande.
L’initiative internationale vise à rappeler que la menace d’un retour en arrière pour les droits des femmes de la planète n’a jamais été aussi forte. L’auteure québécoise participera à une table ronde sur les droits à la santé sexuelle et reproductive qui sont menacés par la montée d’idéologies extrémistes.
VENT TRUMPISTE
«Il est clair qu’il y a un vent trumpiste qui est en train de souffler sur nous. Nous sommes les plus vulnérables de tous, parce que nous sommes les voisins des Américains et que nous avons une culture nord-américaine. Il y a la montée d’un courant populiste chez nous aussi, il faut le reconnaître», explique Mme Benhabib.
Rappelons que Donald Trump a signé un décret interdisant le financement d’organisations non gouvernementales qui soutiennent l’avortement, dès sa quatrième journée comme président. Il était entouré d’une dizaine d’hommes hostiles à l’avortement, et d’aucune femme.
Mme Benhabib croit cependant qu’on assiste à un mouvement beaucoup plus global que l’oeuvre d’un seul homme.
«Nous assistons à une montée des extrémismes religieux et à une montée des extrêmes droites qui instrumentalisent le corps des femmes et qui remettent en cause le droit à l’avortement », explique Djemilah Benhabib.
Dans le Serment de Paris, qui sera lu par la ministre française Laurence Rossignol, il n’est aucunement fait mention du président américain.
«Si on parle de Donald Trump, pourquoi ne pas citer les monarques d’Arabie saoudite ou les présidents iraniens, qui, eux aussi, sont extrêmement hostiles au droit des femmes? Pourquoi ne pas citer aussi des gens aussi influents en Europe ou en Afrique? Il est évident que la proclamation de Paris se devait d’être, à mon sens, impersonnelle, mais toutes ces questions-là seront abordées», dit Mme Benhabib.