Pas fier de certains concitoyens
Les opposants au cimetière musulman seraient minoritaires à Saint-Apollinaire, selon le maire
SAINT-APOLLINAIRE | Les propos de certains citoyens inquiets de l’arrivée d’un cimetière musulman à Saint-Apollinaire ont fait réagir hier dans la municipalité de 6000 âmes où plusieurs personnes, visiblement mal à l’aise, se dissociaient de l’opinion de leurs concitoyens.
Plusieurs des résidents rencontrés hier par Le Journal tenaient à faire preuve d’ouverture et rappelaient que les opposants ne représentaient pas la majorité.
«C’est une minorité, quelques chialeux qui ne savent pas quoi faire et qui vont gueuler. C’est plus ridicule qu’autre chose ce qui s’est passé au conseil lundi», racontait Marc, un citoyen qui préférait ne pas être identifié pour éviter les ennuis avec les opposants au projet.
PEU DE RÉACTIONS
Bernard Ouellet, le maire de l’endroit, a aussi tenu à rappeler le peu de réactions négatives que la nouvelle avait provoquées lors de l’annonce il y a quelques semaines.
«Entre l’annonce et le conseil de lundi, on a reçu quatre, cinq courriels et deux appels de citoyens. C’est tout. Ces gens-là ont essayé d’emmener du monde, mais de ce que j’ai compris, ils n’ont pas réussi tant que ça», note l’élu.
Selon lui, une dizaine d’opposants étaient présents lors de la séance de lundi et six d’entre eux ont pris la parole. «Je n’étais pas fier d’entendre des choses comme ça de mes concitoyens», a précisé M. Ouellet.
La prochaine rencontre concernant le projet est une séance de consultation publique prévue le 29 mars.
RENCONTRES D’INFORMATION
L’entreprise Harmonia, actuel propriétaire du terrain où s’installera le cimetière, indique de son côté n’avoir reçu aucune plainte de citoyens depuis l’annonce du 19 février dernier.
Désirant faire les choses «de la bonne façon», le propriétaire de l’entreprise d’arrangements funéraires entend organiser des rencontres d’information.
«Nous regardons actuellement la possibilité de faire une rencontre à la grande mosquée ainsi qu’une autre dans nos locaux», indique Sylvain Roy, qui ne se formalise pas trop de l’opposition actuelle.
«On ne fera pas ce projet s’il y a un raz-de-marée de contestations, mais ce n’est pas le cas présentement.»
La direction du Centre culturel islamique de Québec (CCIQ) s’est dite ouverte à la tenue de ces rencontres d’information qui pourraient «dissiper les craintes».
«Nous n’avons aucun problème à rencontrer ces gens et expliquer le projet. Le doute est humain, mais si les citoyens comprennent le projet, la majorité va donner son appui», estime Mohammed Labidi, viceprésident du CCIQ.