Moins de Québécois en grande difficulté financière en 2016
Les faillites et les ententes avec les créanciers sont à leur plus bas depuis 5 ans
Le nombre de Québécois en grande difficulté financière est en baisse pour une première fois en cinq ans. Une bonne nouvelle qui ne se remarque pas toujours sur le terrain.
Il y a deux ans, la Montréalaise Cathy Noël avait le solde de quatre cartes de crédit dans le tapis en plus de son prêt étudiant, de son prêt auto et de sa marge de crédit.
«Avec plus de 60 000 $ de dettes, je ne voyais plus le bout de cet enfer dans lequel je m’étais engloutie tranquillement», dit-elle.
L’an passé, elle n’a eu d’autres choix que de déposer ce qu’on appelle une proposition de consommateur. Ce n’est pas une faillite, mais plutôt une entente avec ses créanciers. Elle a payé environ 10 % de ses dettes et est repartie avec un dossier à peu près vierge. Depuis, ça va beaucoup mieux pour la femme de 34 ans, qui a plusieurs projets, dont FAMtastique, un blogue pour rehausser l’estime des femmes.
MOINS QU’AVANT
Chaque année, des dizaines de milliers de Québécois se retrouvent dans ce cycle infernal de l’endettement.
Mais ils sont moins nombreux depuis un an, constate le Bureau du surintendant des faillites.
En 2015, l’organisme fédéral a comptabilisé 43 705 faillites et ententes avec les créanciers contre à 43 009 l’an dernier.
C’est peu comme différence, mais c’est la première fois qu’on remarque une baisse des dossiers d’insolvabilité en cinq ans. En 2012, on en comptait 35 925.
«Je suis très heureuse d’apprendre ça, mais en même temps je ne vois pas encore cette amélioration sur le terrain», dit Caroline Soulard, conseillère à l’Association coopérative d’économie familiale (ACEF) de la Rive-Sud, située à Longueuil.
Selon elle, les Québécois s’endettent autant et les institutions financières sont toujours prêtes à les endetter. «Les banques canadiennes et les caisses populaires sont plus prudentes, mais quand je vois des banques américaines proposer des taux d’intérêt de 0% pendant six mois avant de les monter à 32 %, ça m’enrage», dit-elle.