Le Journal de Montreal

Moins de Québécois en grande difficulté financière en 2016

Les faillites et les ententes avec les créanciers sont à leur plus bas depuis 5 ans

- Stéphan Dussault SDussaultJ­DM

Le nombre de Québécois en grande difficulté financière est en baisse pour une première fois en cinq ans. Une bonne nouvelle qui ne se remarque pas toujours sur le terrain.

Il y a deux ans, la Montréalai­se Cathy Noël avait le solde de quatre cartes de crédit dans le tapis en plus de son prêt étudiant, de son prêt auto et de sa marge de crédit.

«Avec plus de 60 000 $ de dettes, je ne voyais plus le bout de cet enfer dans lequel je m’étais engloutie tranquille­ment», dit-elle.

L’an passé, elle n’a eu d’autres choix que de déposer ce qu’on appelle une propositio­n de consommate­ur. Ce n’est pas une faillite, mais plutôt une entente avec ses créanciers. Elle a payé environ 10 % de ses dettes et est repartie avec un dossier à peu près vierge. Depuis, ça va beaucoup mieux pour la femme de 34 ans, qui a plusieurs projets, dont FAMtastiqu­e, un blogue pour rehausser l’estime des femmes.

MOINS QU’AVANT

Chaque année, des dizaines de milliers de Québécois se retrouvent dans ce cycle infernal de l’endettemen­t.

Mais ils sont moins nombreux depuis un an, constate le Bureau du surintenda­nt des faillites.

En 2015, l’organisme fédéral a comptabili­sé 43 705 faillites et ententes avec les créanciers contre à 43 009 l’an dernier.

C’est peu comme différence, mais c’est la première fois qu’on remarque une baisse des dossiers d’insolvabil­ité en cinq ans. En 2012, on en comptait 35 925.

«Je suis très heureuse d’apprendre ça, mais en même temps je ne vois pas encore cette améliorati­on sur le terrain», dit Caroline Soulard, conseillèr­e à l’Associatio­n coopérativ­e d’économie familiale (ACEF) de la Rive-Sud, située à Longueuil.

Selon elle, les Québécois s’endettent autant et les institutio­ns financière­s sont toujours prêtes à les endetter. «Les banques canadienne­s et les caisses populaires sont plus prudentes, mais quand je vois des banques américaine­s proposer des taux d’intérêt de 0% pendant six mois avant de les monter à 32 %, ça m’enrage», dit-elle.

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Cathy Noël s’est entendue avec ses créanciers. Se libérer de ses dettes lui a permis de reprendre le contrôle de ses finances.
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CAROLINE SOULARD Conseillèr­e à l’ACEF

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