L'homosexualité à l'écran dérange encore
Un cinéparc américain refuse de projeter La Belle et La Bête
L’homosexualité à l’écran dérange encore. Aux États-Unis, deux films font l’objet de censure en raison de scènes impliquant des personnages gais.
Le week-end dernier, la chaîne américaine E! a présenté une version édulcorée de Cruel Intentions, ce film pour adolescents sorti en 1999. L’une des séquences les plus célèbres du long métrage, celle montrant un langoureux baiser entre Selma Blair et Sarah Michelle Gellar, avait été coupée au montage. Sur Twitter, cette dernière a conspué la décision du réseau de retirer cet échange de salive.
L’homosexualité crée aussi des remous au grand écran. En Alabama, un cinéparc refuse de projeter le nouveau film La Belle et La Bête parce qu’on pourra y voir le tout premier personnage LGBTQ des studios Disney. En entrevue au magazine Attitude, le réalisateur du long métrage, Bill Condon, a révélé que LeFou (Josh Gad), le bras droit de Gaston (Luke Evans), était gai (photo).
Sur Facebook, les propriétaires du Henagar Drive-In Theatre ont justifié leur choix en citant leurs croyances religieuses. «Nous n’irons pas à l’encontre de ce que la Bible enseigne», ontils écrit.
SANS SURPRISE
Coordonnatrice de l’Observatoire sur les États-Unis à la Chaire RaoulDandurand, Andréanne Bissonnette ne s’étonne pas de cette levée de boucliers. Pareille résistance avait été offerte au film Brokeback Mountain au Utah en 2005, souligne-t-elle au Journal. «La décision de 2015 de légaliser le mariage homosexuel ne fait pas consensus. D’un point de vue conservateur, aborder la question homosexuelle dans un film destiné aux enfants comme La Belle et La Bête, c’est donc choquant.» La Russie éprouve aussi des difficultés avec cette nouvelle version du dessin animé de 1991. Au royaume de Vladimir Poutine, La Belle et La Bête sera interdit aux moins de 16 ans. Au Québec, La Belle et La Bête a été classé «G» (visa général) par la Régie du cinéma. Le film prend l’affiche le 17 mars.