Martinsen reMercie sa petite soeur
Le nouvel attaquant du Canadien raconte son chemin de Lillehammer à Montréal
VANCOUVER | «Quand tu viens de la Norvège, tu nais avec des skis dans les pieds, pas des patins.» Andreas Martinsen a choisi un sport encore assez marginal dans son pays pour vivre son rêve.
«Je n’ai jamais compris ce qu’il y a d’agréable avec le ski de fond, a dit Martinsen en entrevue au Journal. Tu ne fais que t’épuiser pour avancer. J’aimais un peu mieux le ski alpin. Sauf que ce n’était pas un sport pour moi. Vers l’âge de 12 ou 13 ans, j’ai commencé à regarder des matchs de la LNH et je lisais plusieurs magazines sur le hockey. Dès cet âge, je rêvais à la LNH même si j’en étais très loin.»
C’est par un simple hasard qu’il a découvert le hockey.
«Je jouais au soccer quand j’étais plus jeune. J’étais un assez bon joueur. C’était mon sport préféré. Ma petite soeur Marta a eu l’idée de jouer au hockey. Elle m’a invité à la regarder. Je crois que j’avais seulement huit ans. À cet âge, je n’avais rien d’autre à faire. J’ai accepté son invitation et un des entraîneurs m’a demandé si je voulais essayer le hockey.
«Au départ, je croyais que je n’aimerais pas ça, a-t-il continué. Finalement, je suis tombé en amour. C’était toutefois un apprentissage plus long que les autres sports. J’ai toujours eu un talent inné pour les sports. J’étais bon au soccer et au handball, mais au hockey, je devais apprendre à patiner. Je trouvais que c’était un gros défi. J’avais aussi du retard sur les autres joueurs. Dans ma ville natale, il y a deux arénas. Dans ma jeunesse, il y avait seulement 40 arénas dans toute la Norvège.»
Selon le site de la Fédération internationale de hockey, il y a maintenant 45 arénas en Norvège. Il y a deux joueurs originaires de ce pays scandinave dans la LNH, Martinsen et Mats Zuccarello, des Rangers de New York. Dans l’histoire, seulement huit Norvégiens ont joué dans la LNH.
UN PARCOURS ATYPIQUE
Avant d’atteindre la LNH l’an dernier avec l’Avalanche du Colorado à l’âge de 25 ans, Martinsen a joué à Lillehammer en Norvège, à Leksand en Suède et à Dusseldorf en Allemagne.
C’est à sa dernière saison à Dusseldorf en 2014-2015 qu’il a capté l’attention de l’Avalanche en amassant 41 points (18 buts, 23 passes) et 99 minutes de punition en seulement 50 matchs.
«J’avais connu un très bon départ cette année-là, se souvient-il. Je marquais pratiquement à tous mes matchs. Les recruteurs ont commencé à venir me voir jouer et l’Avalanche m’a offert une chance. C’est tout ce que je cherchais. Je voulais une invitation ou un contrat pour prouver que j’avais le talent pour jouer dans la LNH. J’ai atteint mon objectif.
«Même quand j’avais 24 ans et que je jouais encore en Allemagne, je me couchais en pensant à la LNH, a-t-il poursuivi. J’avais le sentiment que j’étais pour y arriver. Je n’ai pas abandonné. Aujourd’hui, je porte les couleurs du Canadien, une équipe qui se compare au Real Madrid au soccer.»
DEUX MONDES
Le colosse ailier de 6 pi 3 po et 220 lb éclate de rire quand on lui demande d’établir une comparaison entre la réalité d’un joueur de la LNH avec le Canadien et celle d’un joueur de hockey professionnel avec l’équipe de Lillehammer en Norvège.
«Ah! Je ne peux pas vraiment offrir une bonne comparaison, réplique-t-il. C’est deux mondes. En Norvège, la moitié des joueurs dans l’équipe arrivaient seulement 30 minutes avant un entraînement puisqu’ils sortaient de leur boulot. Nous avions des entraînements en fin d’après-midi puisque les joueurs travaillaient le matin. Je me souviens qu’il y avait des coéquipiers qui travaillaient comme camionneur, d’autres dans le milieu de la construction et d’autres gars étaient encore à l’école.»
À la date limite des transactions, le CH a fait l’acquisition de Martinsen en échange du Suisse Sven Andrighetto.
«Sur le plan personnel, j’ai trouvé ça difficile sur le coup puisque je devais laisser derrière moi ma fiancée, Camilla, et ma petite fille de cinq mois seulement, Olivia, a-t-il mentionné. Elles finiront par venir me retrouver à Montréal. Je m’ennuie, mais il faut faire des sacrifices pour réaliser ses rêves.»
« Ma petite soeur Marta a eu l’idée de jouer au hockey. elle M’a invité à la regarder. j’ai accepté son invitation et un des entraîneurs M’a deMandé si je voulais essayer le hockey. » – Andreas Martinsen