Trump peine à vendre sa réforme de la santé à l’aile conservatrice
WASHINGTON | (AFP) Donald Trump et la Maison-Blanche ont lancé une offensive politique et médiatique pour vendre le projet républicain de réforme du système de santé et d’abrogation d’«Obamacare», mais l’aile droite de la majorité regimbe.
Revêtant les habits de chef de parti, il a reçu hier soir les leaders d’influentes organisations conservatrices afin de vaincre leurs réticences et il devait aussi dîner à la Maison-Blanche avec Ted Cruz, son ex-rival des primaires, sénateur du Texas dont la voix est décisive.
«Ce fut une bonne occasion d’échanger des idées afin de trouver un terrain d’entente», a déclaré diplomatiquement Adam Brandon, président de l’organisation FreedomWorks, l’un des six groupes conviés dans le Bureau ovale et qui ont appelé à torpiller le plan dévoilé cette semaine.
OFFENSIVE DE CHARME
Le porte-parole de l’exécutif Sean Spicer a promis de nombreux déplacements et des interventions de responsables de l’administration sur des chaînes de télévisions et radios locales, afin de convaincre les Américains que la réforme abaisserait le coût de la santé.
Tous les républicains sont d’accord pour abroger Obamacare, la réforme de 2010 emblématique de la dérive socialisante des années Barack Obama, disentils. Mais par quoi la remplacer?
Les chefs républicains ont concocté une proposition de loi qui «abroge et remplace» simultanément, selon leur formule, et qu’ils veulent faire adopter au pas de charge, avant les vacances de Pâques dans un mois.
Mais ce texte ne va pas assez loin pour les ex-élus du très droitier Tea Party. Ils l’ont qualifié d’Obamacare «light» et exigent un désengagement complet de l’État du marché de la santé. En fait, ils n’ont pas claqué la porte. Ils veulent obtenir des concessions directement de l’homme d’affaires.
Les démocrates ont dénoncé un texte «catastrophe» qui ferait perdre à des millions de personnes leur couverture maladie et supprimerait des impôts pour les plus aisés. Ils ont déposé un déluge d’amendements dans deux commissions de la Chambre hier. Ces manoeuvres dilatoires pourraient durer plusieurs jours, mais c’est l’étape préalable au débat en plénière.