Hausse de 6 % pour les médecins
Le ministre Barrette fait appel « à la raison » pour freiner cette hausse dans le futur
QUÉBEC | La rémunération des médecins grimpe de 6 % cette année pour atteindre près de 7,5 milliards $, mais le ministre de la Santé fait appel à la «raison» pour freiner cette hausse dans le futur.
«J’en appelle à la raison de leur bord», souligne le ministre de la Santé, Gaétan Barrette.
LIMITE DE 3 %
La rémunération des médecins augmentera de 5,9 % en 2017-2018, pour une facture de 7,5 milliards $. Ce montant représente 20 % des dépenses en santé. «Il y a deux budgets en santé au Québec. Il y a le budget des médecins qui est prioritaire, et le budget des patients, qui passe en deuxième», a réagi Nicolas Marceau, porte-parole du Parti québécois en finances.
À partir de 2018-2019, le ministre Barrette souhaite plafonner les hausses de revenus des médecins à 3 % par an. Rappelons qu’en 2014, les médecins ont accepté d’étaler jusqu’en 2022 une somme de près de 5,3 milliards $. Or, le gouvernement «souhaite renégocier les modalités prévues pour tenir compte de sa capacité de payer», indique le budget. Selon le Dr Barrette, le rattrapage avec le reste du Canada est atteint.
HAUSSE DE 4,2 %
«Le message est clair: le rattrapage est fait, la situation des ententes a changé, ça exige que tout le monde se mette à table de bonne foi pour réévaluer la situation», explique le ministre.
Au total, le budget en santé est de 36,7 milliards$, une hausse de 4,2 % par rapport à l’an dernier. D’ailleurs, il représente 51 % du budget total de dépenses de l’État québécois. L’an prochain, la hausse prévue redescend à 3,8 %.
Ailleurs, un montant de 10 millions $ est prévu pour former des superinfirmières (IPS). Selon le syndicat des infirmières, un «coup de barre» devra être donné pour assurer leur autonomie et les encourager à suivre la formation. «Le ministre devra mettre ses culottes», réagit Nancy Bédard, viceprésidente à la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ).
«Le problème, c’est que les médecins refusent que les IPS soient au bénéfice de la population, dit-elle. […] Elles ont l’impression d’être au service des médecins.»