Il se stationne légalement mais écope de 5000 $
Un Montréalais qui a fait suer un couple d’aînés pendant plus d’un an en stationnant son véhicule tout croche à côté du leur vient d’être condamné à leur verser 5000 $ même s’il était garé entre ses lignes jaunes.
«Des octogénaires ont eu à subir sur une longue période des inconvénients pour accéder à leur espace de stationnement et en sortir à cause de l’intransigeance de [Robert] Gordon», a conclu récemment le juge Daniel Dortélus avant de condamner l’homme à leur verser 5000 $ pour les troubles subis.
PAS ILLÉGAL
Robert Gordon stationnait pourtant son camion à l’intérieur des lignes jaunes de son espace, situé dans le soussol d’une tour à condos de la rue MarcChagall, dans la ville de Côte-Saint-Luc, enclavée dans Montréal.
En laissant pendant pas moins de 16mois le véhicule de côté et en le plaçant à quelques centimètres du stationnement de droite pour embêter les propriétaires avec qui il était en froid, il devenait difficile pour Mona et Albert Aaron, âgés de 80 et 83 ans, d’y garer leur auto.
Les colonnes de béton de chaque côté compliquaient la manoeuvre à un point tel que Mona Aaron dit avoir cessé de l’utiliser par crainte d’endommager les autos.
« [roBert Gordon] a refusé de déplacer la fourGonnette de quelques pouces vers le centre de son espace de stationneMent. » – Le juge Daniel Dortélus
Le juge a conclu qu’on ne peut nuire ainsi à autrui, même dans la légalité. Dans son jugement, il qualifie le geste de Robert Gordon de «grave, récurrent et [qui] dépasse le seuil de normalité».
Le désir de nuire de Robert Gordon serait lié à des problèmes qu’il aurait eus par le passé avec le syndicat des copropriétaires au moment où Albert Aaron en était le président.
LE SYNDICAT S’EN MÊLE
Il aura finalement fallu l’intervention du syndicat des copropriétaires pour que Robert Gordon déplace son véhicule. Le 15 juin 2015, l’assemblée a voté pour une résolution permettant qu’on remorque tout véhicule garé de manière à compliquer le stationnement d’un autre copropriétaire.
Le lendemain de cette assemblée, Robert Gordon déposait un recours contre le syndicat à la Cour des petites créances. La cause n’ayant pas encore été entendue, Albert Aaron a préféré ne pas commenter. Il s’est limité à préciser au Journal que les 5000 $ remportés dans cette saga ne couvraient pas les frais engagés contre Robert Gordon.
M. Gordon a raccroché au Journal.