Le Journal de Montreal

22 mois de prison pour un labo clandestin

Il l’abritait sous une résidence pour aînés

- Michaël Nguyen

Un Montréalai­s qui abritait un laboratoir­e de drogue de synthèse sous une résidence pour aînés a écopé de 22 mois de prison, hier.

«C’est un abus de confiance auprès des familles, c’est dur d’imaginer que nos vieux parents soient hébergés dans un lieu où se déroulent des activités criminelle­s», a dit la juge Hélène Morin, avant de condamner Claude Moisan à la prison.

Moisan, 59 ans, croyait faire un coup d’argent rapide lorsqu’il avait accepté qu’un ami installe un laboratoir­e clandestin dans son sous-sol, en 2014. Il s’était fait promettre quelques milliers de dollars, qu’il comptait léguer à ses enfants.

110 PILULES À LA MINUTE

Et comme le sous-sol de sa résidence de la rue Fleury à Montréal n’était pas accessible aux aînés, il n’y voyait aucun problème. «Normalemen­t, c’est un endroit qui est à l’abri des interventi­ons policières», a expliqué la magistrate, en mentionnan­t que l’accusé avait fait preuve d’aveuglemen­t volontaire dans cette affaire.

Moisan avait installé une presse pouvant fabriquer 110 pilules à la minute, dans le même sous-sol où il avait fait construire un bar sur le thème du Canadien de Montréal. Lors d’une perquisiti­on, les policiers avaient retrouvé environ 3200 comprimés de drogue de synthèse et quelques dizaines de grammes de drogue en poudre.

ARGENT COMPTANT

À l’étage au-dessus de la résidence pour aînés, les policiers avaient trouvé environ 10 000 $ en argent comptant, ainsi que des comprimés de drogue.

«L’accusé a tenté de faire croire que l’argent était ses économies pour acheter un nouveau véhicule, mais je n’y crois pas, a dit la juge qui a ordonné la confiscati­on du montant. J’ai la conviction que cet argent vient de la criminalit­é.» La juge a toutefois retenu les regrets «sincères» de l’accusé, qui dit avoir tout perdu dans cette histoire.

Sa résidence pour aînés Fleury C.L. a fermé, il a déclaré faillite, et il a aussi dû déménager.

Il a pris le chemin de la prison, en poussant un soupir lorsqu’il s’est fait escorter dans le box des accusés par les constables spéciaux du palais de justice de Montréal, sous le regard de quelques proches.

Une fois sa peine de prison terminée, il devra se soumettre à une probation de deux ans.

« C’est un abus de confiance auprès des familles. » – La juge Hélène Morin

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Claude Moisan s’est caché lorsqu’il s’est présenté à la cour pour écoper de sa sentence pour avoir abrité un laboratoir­e de drogue sous une résidence pour aînés.

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