Le Journal de Montreal

Il dit être impulsif et avoir « perdu le contrôle »

- MICHAËL NGUYEN

Un jeune Montréalai­s qui a tué son ex-copine dans un motel jure avoir perdu le contrôle le soir fatidique, tout en expliquant avoir toujours eu des problèmes d’impulsivit­é.

«À l’âge de cinq ans, j’ai été diagnostiq­ué avec un trouble du déficit d’attention», a expliqué Jonathan Mahautière hier, alors qu’il témoignait pour sa défense à son procès pour meurtre au deuxième degré.

Le jeune accusé de 20 ans avait des troubles de la personnali­té, et il était si impulsif que son père devait cacher les couteaux dans la maison familiale, a-t-il ajouté. Sa mère l’avait abandonné très jeune et il a eu beaucoup de difficulté­s à l’école, selon son témoignage.

Mahautière croit d’ailleurs qu’il a perdu le contrôle le 7 juin 2014 lorsqu’il a étranglé à mort Gabrielle Dufresne-Élie au motel Chablis, dans l’est de la ville.

L’adolescent­e de 17 ans venait de le quitter après deux ans de relation, mais elle avait toutefois accepté de se rendre au motel avec l’accusé. Ils auraient bu de l’alcool et écouté de la musique avant d’avoir une relation sexuelle.

CONTRÔLE

Au moment de quitter les lieux, Mahautière aurait alors demandé pourquoi la jeune femme le quittait. Selon l’accusé, elle lui aurait dit qu’il devait «régler» ses problèmes, et c’est là que Mahautière l’a étranglée.

«Arrête, bébé», aurait dit Mme Dufresne-Élie avant de rendre l’âme.

Mahautière a toutefois juré avoir « perdu conscience », le temps de réaliser que ses mains étaient autour du cou de sa victime.

«Comment j’ai pu faire quelque chose comme ça, a-t-il dit au jury, ajoutant n’avoir pourtant jamais menacé la jeune femme. Pour moi, c’est une valeur importante à respecter.»

Le jeune homme aurait alors tenté des manoeuvres de réanimatio­n, sauf qu’il ne savait pas comment s’y prendre. Il aurait finalement appelé le 911 en disant avoir commis un geste qui lui vaudrait «la prison à vie».

Notons que même s’il a admis avoir causé la mort de son ex-copine, Mahautière conteste l’accusation de meurtre au second degré, car il nie avoir eu l’intention de la tuer.

«L’enjeu est de savoir s’il a agi sous l’impulsivit­é, sans réfléchir», a déclaré Me Marie-Hélène Giroux de la défense en laissant entendre qu’il pourrait s’agir d’un homicide involontai­re.

Le procès se poursuit toute la semaine au palais de justice de Montréal.

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JONATHAN MAHAUTIÈRE Accusé

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