Montréal-Trudeau est assez sécuritaire, estime le fédéral
Des sénateurs et des douaniers sont toutefois inquiets
AGENCE QMI | Décriées par des sénateurs, des douaniers et certains corps policiers, les mesures de sécurité à l’aéroport Montréal-Trudeau ont été jugées satisfaisantes par le gouvernement fédéral hier, malgré les révélations de l’émission J.E. sur les craintes de radicalisation d’employés.
«Notre système est très robuste et se compare aux meilleurs au monde», a dit le ministre des Transports Marc Garneau en entrevue à LCN.
Selon lui, rien ne justifie pour l’instant un renforcement de la sécurité
L’émission J.E. a diffusé mardi un reportage montrant que des employés «radicalisés» de l’aéroport Montréal-Trudeau ont eu accès au tarmac.
Les partis d’opposition ainsi que des sénateurs et d’anciens employés de l’aéroport se sont aussitôt montrés préoccupés par ces révélations.
Le ministre a toutefois affirmé que les employés ayant accès à la zone sécurisée — c’est-à-dire les pistes et les avions — sont soumis à un contrôle serré.
«Le système fonctionne, a-t-il insisté. Dans les deux dernières années, 1100personnes ont soit été refusées pour travailler dans les zones sécurisées, ou ont perdu cette autorisation.»
L’AÉROPORT AUSSI
Même son de cloche du côté d’Aéroports de Montréal (ADM). «On est à l’aise avec les informations qu’on a par rapport à la menace et au risque des dispositifs qui sont en place», a souligné Pierre-Paul Pharand, vice-président Exploitation, infrastructures aéroportuaires et développement aérien.
ADM prévoit peu de changements à court terme, si ce n’est l’ouverture, samedi, des nouveaux postes de contrôle des employés, une mesure planifiée depuis 2014.
RESSERRER LA SÉCURITÉ
De son côté, le sénateur Jean-Guy Dagenais, qui siège entre autres au comité de la Sécurité nationale et de la défense, estime que le gouvernement devrait investir davantage dans la sécurité.
Le sénateur s’est dit «inquiet» hier de la situation et plaide pour l’augmentation des différents corps policiers ainsi que l’instauration d’un contrôle de sécurité dès l’entrée d’une personne dans l’aérogare.
Selon lui, les aéroports sont des «terrains fertiles pour les terroristes».
L’émission J.E. a notamment relevé que seulement six policiers armés patrouillent dans le vaste territoire aéroportuaire montréalais à toute heure du jour ou de la nuit alors que l’aéroport Pearson de Toronto peut compter sur un groupe d’intervention tactique, 24 h sur 24.
DOUANIERS INQUIETS
Le président du Syndicat des Douanes et de l’Immigration, Jean-Pierre Fortin, soutient que de nombreux douaniers craignent de ne pouvoir agir en cas de crise.
«Dans le cas d’un tireur fou qui entrerait dans l’aéroport, [ils] n’ont aucune direction. L’agence des services frontaliers nous dit: Ça ne vous regarde pas, ça regarde la police», mentionne-t-il.
Pourtant, les agents qu’il représente pourraient apporter leur aide dans le cas d’une attaque s’ils étaient armés, soutient-il. Des agents de la douane sont formés par la GRC pour utiliser des armes, mais ne peuvent en porter à l’aéroport en raison de «certaines politiques».