Les producteurs de spiritueux pourront vendre leurs produits où ils sont fabriqués
SAINT-ARSÈNE | Les producteurs de gin, vodka et autres spiritueux québécois pourront vendre et faire goûter leurs produits là où ils sont fabriqués.
Un peu comme le font depuis plusieurs années les microbrasseries, les producteurs de spiritueux pourront donc créer des routes touristiques pour faire déguster leurs produits. Les consommateurs de spiritueux produits au Québec ne seront plus limités à acheter leur gin, leur vodka ou leur absinthe à la SAQ.
Dans le budget provincial présenté mardi, le ministre des Finances autorise la vente et la dégustation sur les lieux de fabrication des produits qui ont obtenu l’approbation de la SAQ.
«On l’attendait celle-là», ont dit deux distillateurs du Bas-Saint-Laurent, Jonathan Roy, de la Distillerie Fils du Roy à Saint-Arsène et Joël Pelletier, de la Distillerie du St-Laurent à Rimouski, visiblement heureux de l’annonce.
S’il leur était permis de faire visiter leurs locaux et montrer leur façon de travailler, les producteurs de spiritueux ne pouvaient pas compléter l’expérience par une dégustation ou par la vente de leurs produits. L’intérêt n’y était donc pas vraiment.
AGRANDISSEMENT
«On va changer d’endroit et agrandir, car on peut enfin ouvrir nos portes toutes grandes, et l’accueil des gens va faire partie de notre offre. On voit que ce genre d’expérience est populaire dans notre deuxième distillerie au Nouveau-Brunswick, où c’est déjà permis. C’est un très gros marché: l’été, c’est 300 à 400 visiteurs par jour», indique Jonathan Roy.
Désormais, rien n’empêchera les distillateurs de la province de se joindre à une route des bières, des vins ou de créer une route des spiritueux.
«Les gens voyagent autour de ça. C’est bon pour le tourisme. Tout le monde y gagne», croit Joël Pelletier.
DE L’ARGENT POUR INNOVER
Le gouvernement allonge aussi de l’argent pour les producteurs dans le but de les aider à développer des produits encore plus originaux, surtout s’ils sont fabriqués à partir de matières premières québécoises.
«C’est un levier pour développer, pour permettre d’aller plus loin dans la créativité des distillateurs», estime Jean-Patrick Laflamme, secrétaire général de l’Association des microdistilleries du Québec.
Tous s’accordent pour dire que les nouvelles autorisations du gouvernement devraient faire exploser le nombre de microdistilleries au Québec.
«Je prédis un “boom” aussitôt que tout sera en place. Il n’y a pas une semaine qui passe sans qu’on reçoive un courriel ou un appel de gens qui ont un projet de microdistillerie», dit Joël Pelletier.