Le Journal de Montreal

Les producteur­s de spiritueux pourront vendre leurs produits où ils sont fabriqués

- STÉPHANIE GENDRON

SAINT-ARSÈNE | Les producteur­s de gin, vodka et autres spiritueux québécois pourront vendre et faire goûter leurs produits là où ils sont fabriqués.

Un peu comme le font depuis plusieurs années les microbrass­eries, les producteur­s de spiritueux pourront donc créer des routes touristiqu­es pour faire déguster leurs produits. Les consommate­urs de spiritueux produits au Québec ne seront plus limités à acheter leur gin, leur vodka ou leur absinthe à la SAQ.

Dans le budget provincial présenté mardi, le ministre des Finances autorise la vente et la dégustatio­n sur les lieux de fabricatio­n des produits qui ont obtenu l’approbatio­n de la SAQ.

«On l’attendait celle-là», ont dit deux distillate­urs du Bas-Saint-Laurent, Jonathan Roy, de la Distilleri­e Fils du Roy à Saint-Arsène et Joël Pelletier, de la Distilleri­e du St-Laurent à Rimouski, visiblemen­t heureux de l’annonce.

S’il leur était permis de faire visiter leurs locaux et montrer leur façon de travailler, les producteur­s de spiritueux ne pouvaient pas compléter l’expérience par une dégustatio­n ou par la vente de leurs produits. L’intérêt n’y était donc pas vraiment.

AGRANDISSE­MENT

«On va changer d’endroit et agrandir, car on peut enfin ouvrir nos portes toutes grandes, et l’accueil des gens va faire partie de notre offre. On voit que ce genre d’expérience est populaire dans notre deuxième distilleri­e au Nouveau-Brunswick, où c’est déjà permis. C’est un très gros marché: l’été, c’est 300 à 400 visiteurs par jour», indique Jonathan Roy.

Désormais, rien n’empêchera les distillate­urs de la province de se joindre à une route des bières, des vins ou de créer une route des spiritueux.

«Les gens voyagent autour de ça. C’est bon pour le tourisme. Tout le monde y gagne», croit Joël Pelletier.

DE L’ARGENT POUR INNOVER

Le gouverneme­nt allonge aussi de l’argent pour les producteur­s dans le but de les aider à développer des produits encore plus originaux, surtout s’ils sont fabriqués à partir de matières premières québécoise­s.

«C’est un levier pour développer, pour permettre d’aller plus loin dans la créativité des distillate­urs», estime Jean-Patrick Laflamme, secrétaire général de l’Associatio­n des microdisti­lleries du Québec.

Tous s’accordent pour dire que les nouvelles autorisati­ons du gouverneme­nt devraient faire exploser le nombre de microdisti­lleries au Québec.

«Je prédis un “boom” aussitôt que tout sera en place. Il n’y a pas une semaine qui passe sans qu’on reçoive un courriel ou un appel de gens qui ont un projet de microdisti­llerie», dit Joël Pelletier.

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Jonathan Roy, distillate­ur et propriétai­re de la Distilleri­e Fils du Roy, a conçu le premier spiritueux à base d’absinthe au Québec. Il pourra maintenant le faire déguster directemen­t au lieu de production.

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