Autres dérapages sur le projet de cimetière
La population de la rive-sud de Québec accueille tout de même de manière plus favorable l’idée
SAINT-APOLLINAIRE | La population de SaintApollinaire accueille de manière plus favorable le projet de cimetière musulman, mais la soirée de consultation publique a quand même donné lieu à plusieurs autres dérapages hier soir.
Le décorum n’était pas le même que le 6 mars dernier puisqu’une grande firme de relations publiques dirigeait la rencontre. «Le calme et la compassion de la plupart des propos dépassent de loin les élucubrations de certaines personnes», a résumé Rachid Raffa, un Québécois originaire d’Algérie qui vit au Canada depuis 42 ans.
Devant environ 200 citoyens, ce dernier a répété aux plus craintifs qu’un cimetière n’était pas très dangereux. «Si je ne fais pas peur à personne, je ne pense pas que mon cadavre fasse peur à qui que ce soit!»
«Nous avons choisi le Québec pour vivre et pour enterrer nos morts. Évidemment, c’est un cimetière pour les musulmans», a précisé l’imam Hassan Guillet en réponse aux quelques critiques sur la confession unique du futur cimetière.
« RITE SPÉCIFIQUE »
«Pourquoi ne pas vouloir vous faire enterrer à côté de moi?» a lancé Victor Hugo Castro, le même individu qui avait formulé des réserves à l’égard du projet il y a quelques semaines.
«On a un rite spécifique dans nos façons d’enterrer nos morts. On ne va pas déranger personne», a ajouté Boufeldja Benabdallah, cofondateur du Centre culturel islamique de Québec.
«Ce que je n’aime pas, c’est que nous autres, on est obligé de s’adapter à eux autres. Si sont pas contents, qui restent chez eux», a même affirmé Carole Mallard, vite rabrouée par d’autres.
PRIS À PARTIE
À un certain moment, celui qui occupait le siège de président d’assemblée, l’ancien député fédéral Yvan Loubier, a été pris à partie par des citoyens.
«Essayez pas de nous convaincre avec vos commentaires!» a crié un opposant au projet.
Le maire Bernard Ouellet s’est dit satisfait du déroulement de la soirée. Par contre, s’il y avait un référendum sur la question, seul un groupe restreint de citoyens près du futur cimetière pourraient se prononcer.
«Les conseillers municipaux auraient préféré que ce soit tout le monde. C’est la loi provinciale. On n’a pas le choix.»
«NOUS AVONS CHOISI LE QUÉBEC POUR VIVRE ET POUR ENTERRER NOS MORTS». – L’imam Hassan Guillet