La boxeuse Ariane Fortin raccroche
La double championne du monde Ariane Fortin accroche ses gants
C’est avec le sentiment du devoir accompli que la boxeuse Ariane Fortin a annoncé officiellement sa retraite de la compétition, hier.
L’athlète originaire de Lévis a marqué l’histoire de la boxe olympique au Canada par ses nombreuses conquêtes, mais aussi par sa détermination et par sa ténacité.
Au cours de son parcours de 16années, elle a notamment mis la main sur deux titres de championne du monde (2006 et 2008) et une participation aux Jeux olympiques de Rio.
C’est d’ailleurs quelques jours après son élimination du tournoi olympique qu’elle a eu l’impression qu’elle venait de disputer son dernier combat.
«J’ai dit à mon entraîneuse Danielle Bouchard que je venais de finir de boxer», a souligné Ariane Fortin.
«J’ai décidé de laisser passer du temps pour être sûre que ce n’était pas par amertume que je prenais cette décision.»
Toutefois, sa réflexion s’était amorcée dans les premières minutes suivant sa défaite par décision partagée contre la Kazakhe Dariga Shakimova.
L’un de ses entraîneurs, Mike Moffa, avait une anecdote à ce sujet.
«Quand elle est revenue au vestiaire, elle m’a envoyé un message texte, a raconté celui qui était dans les gradins pour assister à la performance de sa protégée de longue date.
«Elle m’a écrit: maintenant, je suis en paix.»
Une phrase lourde de sens, mais qui reflétait bien une partie du parcours de Fortin, qui a vécu plusieurs embûches pour réaliser son objectif de participer aux Jeux olympiques.
«Je ne veux pas juger ma carrière sur un seul tournoi, car j’ai fait plein de belles choses, a précisé Fortin. Je suis très fière.»
DE GRANDES RÉALISATIONS
Fortin a pu inscrire plusieurs succès notoires sur sa feuille de route chez les amateurs. Et il y en a deux qui ont une saveur particulière.
«Sur le plan émotif, il y a ma deuxième victoire contre Mary Spencer qui me permettait de réintégrer l’équipe nationale, a expliqué la pugiliste. Toutefois, ce triomphe vient à égalité avec ma deuxième conquête au championnat du monde.
«C’est une belle réussite d’en gagner un, mais de le faire une deuxième fois quand tu sais que tout le monde t’a analysée durant deux ans, c’était quelque chose.»
DES PARENTS PARFAITS
Derrière chaque athlète, il y a souvent des parents qui sont leurs premiers partisans et qui le demeurent jusqu’à la fin. Ce fut le cas de Roger Fortin et d’Evelyne Brochu.
«Ils ont juste été parfaits, a raconté la boxeuse âgée de 32 ans. Au début, ils ne tripaient pas avec l’idée que je pratique ce sport.
«Dès qu’ils ont vu que j’étais passionnée par la boxe, ils ont été derrière moi à 100 %. Ils ne m’ont jamais mis de pression et ils ont toujours été fiers de ce que je réalisais.»
M.Fortin et Mme Brochu ont surtout transmis une valeur importante à leur fille.
«Sans me le dire, ils m’ont toujours démontré que tout était possible si on mettait les efforts», a-t-elle ajouté.
On peut dire qu’elle a bien saisi le message et sa carrière est là pour le prouver.