Le Journal de Montreal

Des Taser à 6500 $ chacun

Le corps de police va déployer 260 pistolets à haute performanc­e partout au Québec au coût de 1,7 M$

- Nicolas Lachance NicolasLac­hance

QUÉBEC | La Sûreté du Québec offre à ses policiers la crème des Taser, a appris Le Journal, une arme à 6500 $ pouvant tirer deux cartouches avant d’être rechargée.

Les 260 pistolets à impulsion électrique, qui seront déployés sous peu à la grandeur de la province, ont été achetés au coût de 1,7 million $ dans le cadre d’un contrat sans appel d’offres.

Cela fait suite au projet pilote lancé en mai 2016 afin d’analyser l’utilisatio­n des pistolets à impulsion électrique de nouvelle génération, de type Taser X2. Une vingtaine de ces pistolets à 6500 $ se sont retrouvés à la ceinture d’agents formés à l’usage de cette arme non létale.

En comparaiso­n, selon nos informatio­ns, une arme de service se détaille entre 600 $ et 700 $.

CONTRAT SANS APPEL D’OFFRES

La Sûreté du Québec soutient que le projet a été un succès et va maintenant de l’avant avec un plan global. Elle vient d’ailleurs de conclure un contrat de gré à gré avec le distribute­ur canadien MD Charlton pour l’achat des Taser X2. Pourtant, il existe des modèles moins coûteux (voir autre texte).

«C’est lui qui est en mesure de répondre à nos besoins et MD Charlton est le seul distribute­ur au Canada», a assuré le lieutenant Jason Allard, porte-parole de la Sûreté du Québec. «Les agents veulent le meilleur produit [...] C’est ce produit-là qui a été capable de se qualifier.

Le Centre de services partagés du Québec (CSPQ), qui a conclu le contrat, soutient également «qu’après analyse, un seul modèle et un seul fabricant répondent aux spécificit­és souhaitées par la SQ».

Cet argent provient d’une enveloppe budgétaire de 9 millions $ pour des armes et des véhicules mieux adaptés aux besoins de ses troupes, comme l’avait annoncé en exclusivit­é au Journal en octobre 2016 le directeur général de la SQ, Martin Prud’homme.

La SQ a déjà reçu les armes, et la distributi­on se fera au rythme des formations et des budgets, selon les informatio­ns fournies au Journal.

PLUSIEURS INTERVENTI­ONS

Depuis le début du projet pilote, 16 interventi­ons de la Sûreté du Québec se sont conclues par l’utilisatio­n d’un pistolet à impulsion électrique dans six postes de la province.

«Ce sont des endroits où il y avait de gros taux d’utilisatio­n d’armes intermédia­ires, comme le poivre de Cayenne, et on croyait que le pistolet à impulsion pouvait être utile et donnerait une bonne vision de l’utilisatio­n», a expliqué Jason Allard.

Durant ces interventi­ons où des agents ont dégainé leur pistolet à impulsion électrique, à six reprises des décharges complètes ont été administré­es sur un individu.

«Il faut comprendre que pour la plupart, c’était une décharge d’avertissem­ent. Il n’y a pas eu de tir. Seulement l’activation de l’arc électrique d’avertissem­ent», a affirmé M. Allard. «Lorsque tu vois l’arc électrique, généraleme­nt, ça a un effet persuasif.»

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada