Des Taser à 6500 $ chacun
Le corps de police va déployer 260 pistolets à haute performance partout au Québec au coût de 1,7 M$
QUÉBEC | La Sûreté du Québec offre à ses policiers la crème des Taser, a appris Le Journal, une arme à 6500 $ pouvant tirer deux cartouches avant d’être rechargée.
Les 260 pistolets à impulsion électrique, qui seront déployés sous peu à la grandeur de la province, ont été achetés au coût de 1,7 million $ dans le cadre d’un contrat sans appel d’offres.
Cela fait suite au projet pilote lancé en mai 2016 afin d’analyser l’utilisation des pistolets à impulsion électrique de nouvelle génération, de type Taser X2. Une vingtaine de ces pistolets à 6500 $ se sont retrouvés à la ceinture d’agents formés à l’usage de cette arme non létale.
En comparaison, selon nos informations, une arme de service se détaille entre 600 $ et 700 $.
CONTRAT SANS APPEL D’OFFRES
La Sûreté du Québec soutient que le projet a été un succès et va maintenant de l’avant avec un plan global. Elle vient d’ailleurs de conclure un contrat de gré à gré avec le distributeur canadien MD Charlton pour l’achat des Taser X2. Pourtant, il existe des modèles moins coûteux (voir autre texte).
«C’est lui qui est en mesure de répondre à nos besoins et MD Charlton est le seul distributeur au Canada», a assuré le lieutenant Jason Allard, porte-parole de la Sûreté du Québec. «Les agents veulent le meilleur produit [...] C’est ce produit-là qui a été capable de se qualifier.
Le Centre de services partagés du Québec (CSPQ), qui a conclu le contrat, soutient également «qu’après analyse, un seul modèle et un seul fabricant répondent aux spécificités souhaitées par la SQ».
Cet argent provient d’une enveloppe budgétaire de 9 millions $ pour des armes et des véhicules mieux adaptés aux besoins de ses troupes, comme l’avait annoncé en exclusivité au Journal en octobre 2016 le directeur général de la SQ, Martin Prud’homme.
La SQ a déjà reçu les armes, et la distribution se fera au rythme des formations et des budgets, selon les informations fournies au Journal.
PLUSIEURS INTERVENTIONS
Depuis le début du projet pilote, 16 interventions de la Sûreté du Québec se sont conclues par l’utilisation d’un pistolet à impulsion électrique dans six postes de la province.
«Ce sont des endroits où il y avait de gros taux d’utilisation d’armes intermédiaires, comme le poivre de Cayenne, et on croyait que le pistolet à impulsion pouvait être utile et donnerait une bonne vision de l’utilisation», a expliqué Jason Allard.
Durant ces interventions où des agents ont dégainé leur pistolet à impulsion électrique, à six reprises des décharges complètes ont été administrées sur un individu.
«Il faut comprendre que pour la plupart, c’était une décharge d’avertissement. Il n’y a pas eu de tir. Seulement l’activation de l’arc électrique d’avertissement», a affirmé M. Allard. «Lorsque tu vois l’arc électrique, généralement, ça a un effet persuasif.»