Le Journal de Montreal

10 ans d’enfer à cause d’une mouffette

- EMMANUEL MARTINEZ

Disant avoir été provoquée par ses voisins à l’aide d’une mouffette, une femme de Laval leur a fait la vie dure pendant une dizaine d’années. Après les avoir poursuivis, c’est elle, cette semaine, qui a vécu l’histoire de l’arroseur arrosé en Cour supérieure.

La facture a été salée pour la dame qui se nomme Yanick Thélot. Elle devra débourser plus de 26000$ à la famille DaSilva en vertu d’un jugement rendu lundi par le juge Lukasz Granosik.

Cette drôle de chicane de voisinage a commencé à l’été 2004 lorsque Mme Thélot a accusé son voisin de garder en cage une mouffette qu’il avait attrapée de sorte qu’elle ne puisse pas profiter de sa cour.

Même si les relations étaient alors bonnes entre les voisins, cet événement a tout fait basculer, selon le jugement.

DEUX MISES EN DEMEURE

En plus d’insulter ses voisins à diverses reprises, elle vient cogner chez eux un soir de tempête de mars 2007 pour accuser Léonilde Da Silva de tromper son mari avec deux hommes (qui étaient en fait son frère et un enseignant de catéchèse).

Yanick Thélot reprochait aussi aux DaSilva d’avoir pelleté de la neige chez elle.

La voisine continue à harceler les Da Silva qui contactent finalement la police en 2009, mais sans succès.

En dépit de tous ces incidents, les Da Silva tentent de la rencontrer pour mettre fin au différend.

Non seulement Yanick Thélot refuse de discuter, mais elle leur envoie une première mise en demeure en juin 2009, puis une deuxième en juin 2011.

Elle entreprend alors une poursuite à la Cour des petites créances, réclamant 7000$ pour «différents troubles, inconvénie­nts, dommages moraux, brime de liberté (sic), perte de jouissance qui lui ont été causés».

Cette poursuite est tombée à l’eau en 2016.

« INVRAISEMB­LABLE »

Excédés, les Da Silva ont alors intenté contre elle un recours en injonction et en dommages en 2012 qui a finalement été couronné de succès lundi.

Le juge Granosik a été dur envers Mme Thélot qui accusait les Da Silva d’avoir gardé une mouffette en cage pendant deux ou trois semaines, alors qu’en réalité, cela n’avait duré que deux ou trois jours.

«La capture, et surtout la “provocatio­n” de la mouffette, est indéfendab­le et invraisemb­lable, voire absurde», a écrit le juge Granosik, ajoutant qu’en général son témoignage «apparaît peu fiable, invraisemb­lable et improbable», soulignant également qu’elle s’est contredite.

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