J’ai mal à ma droite
Je ne vous apprendrai rien en affirmant que mes idées économiques et politiques se situent plutôt à droite. Je ne vois pas pour autant toutes les idées de droite comme la vérité, et le reste, de l’hérésie. Et je ne crois pas que la politique doive être dirigée par des idéologues.
Je crois aux principes simples qui ont guidé nombre de gouvernements dans le monde. Aucun leader n’est parfait, mais j’ai admiré les Margaret Thatcher, Brian Mulroney, Ronald Reagan qui – chacun à sa façon – ont favorisé l’émergence de périodes de prospérité pour leur pays.
À droite, cela veut dire quoi? Une confiance dans la responsabilité individuelle plutôt qu’un État qui prend tout en charge. Une fiscalité qui encourage l’effort et l’initiative. Un gouvernement de taille moyenne qui équilibre son budget sauf en circonstances exceptionnelles. Des conditions de taxation et de réglementation qui favorisent l’entrepreneuriat. Des lois et forces de l’ordre qui assurent la sécurité des familles.
PÉRIODE SOMBRE
Un long préambule pour dire à quel point la vie est dure pour les modérés de droite en 2017. Peu importe dans quelle direction on regarde.
Au centre de tous les débats, celui qui gouverne les États-Unis, élu sous la bannière des républicains. Officiellement, Trump serait la droite aux États-Unis. Une vision protectionniste partagée par les vieux syndicats et Gabriel Nadeau-Dubois, un mélange de politique de droite, de gauche et d’incohérence, le tout enveloppé dans une absence de professionnalisme. Beau portrait!
En France, si l’on se fie aux sondages, la véritable droite sera éliminée au premier tour, le candidat Fillon étant plombé par les scandales. Celle qui portera le drapeau d’une quelconque droite lors du deuxième tour qui détermine la présidence sera Marine Le Pen. On l’appelle extrême droite à cause de ses positions anti-immigration.
Ses politiques économiques sont loin d’être de droite, surtout cette vision protectionniste, voire isolationniste à la Trump. Une vision des échanges commerciaux incompatible avec une pensée économique cohérente de droite.
Pendant ce temps, en Grande-Bretagne, la conservatrice Theresa May travaille sur le Brexit, c’est-à-dire la sortie de son pays de l’Union européenne. Le Brexit résulte d’une bourde historique de son prédécesseur David Cameron, un autre leader de droite qui a eu la brillante idée d’offrir ce référendum auquel il ne croyait pas lui-même.
ET CHEZ NOUS ?
La course à la direction du Parti conservateur n’impressionne pas. Maxime Bernier, un idéologue au jugement inégal, fait mieux que prévu, mais je suis loin de croire que les Canadiens voient en lui un premier ministre à ce point-ci.
Le nouveau «héros de la droite» entré dans la course, Kevin O’Leary, s’est ridiculisé en présentant une vidéo de lui-même s’exerçant à la mitraillette pendant les funérailles des victimes de la fusillade de Québec. Je veux bien qu’on fasse une analyse coût/bénéfice rigoureuse d’un registre des armes à feu. Mais se mettre en scène avec les babines qui branlent, attribuables aux contrecoups d’une arme de guerre, pour plaire aux propriétaires d’armes…
À l’Assemblée nationale, c’est plus simple: plus personne n’ose utiliser le mot droite.
Et l’hiver qui ne finit plus...