Le Journal de Montreal

Comme deux soldats qui ont fait la guerre ensemble

Deux femmes qui ont combattu le cancer du sein sont devenues inséparabl­es

- Stéphanie Gendron

LA POCATIÈRE | Deux femmes du BasSaint-Laurent, qui ont combattu un cancer du sein au même moment, sont devenues les meilleures amies du monde grâce à cette épreuve.

Difficile de croire au premier contact qu’Éliane D’Anjou et Mariette Lévesque ne se connaissai­ent pas il ya à peine un an et demi.

Un peu comme deux soldats qui ont fait la guerre ensemble, l’intensité de leur lutte contre le cancer a tissé des liens très étroits entre elles.

Ce cancer, au sein gauche pour les deux femmes de 58ans, est survenu au même moment pour elles. Les deux amies sont maintenant guéries et affirment qu’il y a eu du positif à combattre ensemble puisqu’elles ne peuvent plus se passer l’une de l’autre.

PRIS à TEMPS

À l’automne 2015, Éliane D’Anjou était toujours fatiguée et son médecin l’a envoyée passer une mammograph­ie et une échographi­e. «La radiologis­te m’a dit: “Quand je vois ça, moi je vois un cancer”», se souvient-elle. Elle n’y croyait pas. Elle n’avait pas de masse au sein et il n’y en avait pas dans sa famille.

C’était toutefois bel et bien un cancer du sein, «pris à temps», se réjouit-elle. Le soir où le médecin lui a annoncé la nouvelle, son conjoint lui a parlé de Mariette Lévesque. «Connais-tu Mariette, la femme de ton cousin? Elle a un cancer du sein elle aussi.»

Même si elles habitent deux villes voisines, La Pocatière et Saint-Pascal, et qu’elles avaient un lien familial, elles ne s’étaient jamais rencontrée­s.

«J’ai commencé à surveiller le profil Facebook de Mariette, pour voir si elle allait parler de son cancer. J’ai décidé de l’approcher en lui écrivant en privé. C’est comme ça que ç’a commencé», dit Éliane.

Mariette Lévesque était elle aussi tout le temps fatiguée à l’été 2015 et était certaine de traverser une dépression.

Le 14 septembre 2015, elle a dû être opérée d’urgence pour une appendicit­e, et lors d’un examen en imagerie médicale, on lui a découvert une masse au sein gauche grosse d’environ un pouce.

«Je dois remercier cette crise d’appendicit­e. J’aurais pu l’échapper», croit-elle.

PARTAGE

Dès leurs premiers échanges par écrit, la magie a opéré. «Au début, on parlait du personnel médical qu’on rencontrai­t, étant donné qu’on avait affaire aux mêmes personnes. On se posait des questions», souligne Mariette.

Puis, leurs conversati­ons ont évolué au-delà du cancer et elles se parlent et s’écrivent à propos de leur vie personnell­e. Si l’une d’elles écrivait «Es-tu occupée?» cela signifiait qu’un coup de fil suivrait. L’une des deux avait besoin de parler.

«Quand Mariette n’allait pas bien, j’étais forte pour elle et Mariette a fait la même chose pour moi. Il m’arrivait de pleurer quand je lisais son message, d’essuyer mes larmes et puis de lui téléphoner», raconte Éliane. Quand c’était au tour d’Éliane de ne pas bien aller, Mariette faisait brûler un lampion pour elle.

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Mariette Lévesque et Éliane D'Anjou se voient encore souvent depuis leur rémission, comme c'est le cas ici à La Pocatière où elles ont dîné ensemble.
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