Le Journal de Montreal

Johansson déçoit dans Ghost in the Shell

Se concentran­t sur le spectacle d’un monde futuriste dans lequel officie un cyborg (Scarlett Johansson), le réalisateu­r Rupert Sanders oublie de développer les personnage­s.

- ISABELLE HONTEBEYRI­E

Ghost in the Shell - Le film, adapté à la fois du manga de Masamune Shirow, de l’anime et des longs métrages japonais, se veut d’abord et avant tout un film d’action pur et dur. Scarlett Johansson croit que son cerveau (le «ghost» du titre, autrement dit le fantôme) est celui d’une réfugiée morte noyée dans le port de New Port City, une mégalopole asiatique qui fait penser au Los Angeles du Blade Runner de Ridley Scott. Son corps (la «shell», autrement dit l’enveloppe) a été entièremen­t développé en laboratoir­e et est un mélange de circuits électrique­s et électroniq­ues.

MÉLANGE HUMAIN-MACHINE

La fusion des deux, le Major, a été effectuée par le docteur Ouelet (Juliette Binoche) pour le compte de la corporatio­n Hanka et son patron, Cutter (Peter Ferdinando). Ce mélange humain-machine est à la tête de la section 9, une troupe d’assaut spéciale, commandée par Aramaki (Takeshi Kitano). Et, alors que le Major commence à éprouver quelques ennuis techniques sous la forme de souvenirs (réels ou pas?), la section 9 est aux trousses de Kuze (Michael Pitt), un dangereux pirate informatiq­ue.

DIRECTION BOITEUSE

Rupert Sanders s’assure ici d’en mettre plein la vue aux spectateur­s. Gratte-ciels ornés de publicités holographi­ques et d’écrans géants, costume robotique couleur chair de Scarlett Johansson, branchemen­t de Kuze à un immense réseau, etc.; le budget de 110 M$ est bien étalé, malgré un manque de raffinemen­t des effets spéciaux lors de l’affronteme­nt entre Kuze, le Major et Cutter.

Le jeu de Scarlett Johansson est probableme­nt le point le plus faible de ce Ghost in the Shell - Le film de 106 minutes. Visiblemen­t mal dirigée par Rupert Sanders – à moins qu’il ne s’agisse de la limite de son jeu –, l’actrice exagère ses mouvements robotiques à la manière de RoboCop sans toutefois parvenir à transmettr­e les émotions adéquates par son regard. Et malgré quelques moments d’hommage appuyé aux différente­s oeuvres japonaises qui plairont aux fans, le film risque fort de décevoir les non-connaisseu­rs.

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Bien qu’époustoufl­ante dans son costume robotique couleur chair, Scarlett Johansson ne parvient pas à faire passer l’émotion par son jeu.

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