Décollage réussi pour Paloma
Daniel Bélanger capte la foule au Métropolis à Montréal
Trois ans après Chic de ville, la tournée Paloma de l’auteur-compositeurinterprète Daniel Bélanger n’a pas eu de mal à prendre son envol dans un Métropolis grouillant de fidèles hier.
Pendant deux heures avec entracte, le poète cinquantenaire et ses acolytes Guillaume Doiron (guitare), Alex McMahon (batterie, claviers), Alain Quirion (multi-instrumentiste) et JeanFrançois Lemieux (basse) ont capté la foule sans peine et sans artifice. Sinon des projections à l’arrière-scène, dont une à saveur de bonheur en ouverture où le visage du comédien Bruno Marcil obéissait aux consignes d’une voix hors champ, avant que notre hôte s’empare de l’avantscène avec Tout viendra s’effacer.
«Ça faisait longtemps que je n’étais pas venu ici. Ça faisait sept ans, pour ceux qui aiment les statistiques», a-t-il dit, sourire en coin, avant de replonger dans une Sortez-moi de moi aux reliefs sonores frisant avec ceux de Radio Head.
PAIX ET POÉSIE
Après une incursion rockabilly sur Chic de ville, Daniel Bélanger renoue avec les airs rock, pop et planant sur Paloma, son dixième opus paru en novembre et qui signifie «colombe» en espagnol. Dans une poésie toute en finesse, les chansons s’articulent autour du thème de la paix sous toutes ses formes et de sa quête difficile.
Pour avoir préséance, six des 10pistes ont atterri sur scène, surtout concentrées en deuxième partie, le soin de chauffer l’atmosphère étant plutôt confié à des classiques principalement tirés de Rêver mieux et de Quatre saisons dans le désordre.
CASSER LE MOULE
Des vers d’oreilles sont apparus sous un nouveau jour. Tantôt on a cassé le moule de Les temps fous avec des lignes rythmiques revisitées, puis on a remodelé Fous n’importe où et Dans un Spoutnik en droite lignée avec le dernier-né.
Mais c’est sans contredit Intouchable et immortel qui a suscité le plus de réactions en première moitié du spectacle avec des clameurs d’ordinaire réservées en rappel.
Il y a tant à faire a obtenu la faveur au retour sous les projecteurs, juste avant que Métamorphose, résolument rock, débarque comme une décharge électrique.
PAS SON PAREIL
Après 25 ans de carrière, la réputation de Daniel Bélanger n’est pas surfaite. On en a eu encore la preuve hier. Ses arrangements sont toujours de haute volée, précis et sans bavure. Un tour de chant bien manié, même si tout juste lancé.
Le chanteur remontera sur les planches du Métropolis ce soir, avant de se produire de nouveau à la Salle Wilfrid-Pelletier le 17juin, dans le cadre des FrancoFolies.