Les planètes s’alignent
Le projet de ramener une équipe du baseball majeur à Montréal reste à l’état d’ébauche. Mais à écouter Stephen Bronfman, ça va se réaliser. Il ne reste plus qu’à savoir quand, comme le martèle Denis Coderre depuis un an. La réponse appartient aux dirigeants du baseball.
Bronfman a fait montre d’un très grand enthousiasme lors d’une mêlée de presse à laquelle il s’est prêté avant la fête tenue en l’honneur de Tim Raines, hier soir.
Chacune de ses réponses se voulait convaincante. Comme celle-ci à un confrère qui lui a demandé si le groupe d’investisseurs dont le collègue Réjean Tremblay révélait l’identité dans notre édition d’hier irait jusqu’à investir 1,5 milliard pour une nouvelle concession.
«C’est beaucoup d’argent, mais on va le faire», a-t-il répondu en français avant d’ajouter en anglais: «It will happen.»
DES GROSSES POINTURES
Tant mieux si l’argent ne pose pas un problème pour ces cinq hommes d’affaires québécois prêts à acheter une équipe.
Pour ceux à qui la nouvelle a échappé, il s’agit de Larry Rossy, fondateur et ancien PDG de Dollarama, de Stéphan Crétier, fondateur et PDG de Gardaworld, de Mitch Garber, fondateur de Caesars Acquisitions Company et président du conseil d’administration du Cirque du Soleil, d’Eric Boyko, PDG de Stingray Digital et de Bronfman lui-même, président de Claridge Inc.
Deux ou trois autres gros noms de la communauté des affaires, dont Alain Bouchard, PDG de Couche-Tard, pourraient se joindre au groupe.
On parle de grosses pointures. Le nom de Bell Média est mentionné aussi comme investisseur potentiel au niveau des droits de télédiffusion.
À l’époque, les Expos récoltaient des miettes à ce chapitre, mais les temps ont drôlement changé.
Les entreprises de communications versent des fortunes aux ligues et équipes majeures professionnelles pour mettre du contenu sur leurs différentes plateformes.
PARTENARIAT PUBLIC-PRIVÉ
Reste le financement d’un stade au centre-ville, un sujet toujours épineux quand il est question de quémander des fonds publics.
Dans ce cas-ci, on parle des paliers provincial et municipal puisque le fédéral n’investit pas dans des infrastructures servant aux équipes sportives professionnelles.
«Le sport, c’est un travail d’équipe, a dit Bronfman.
«Pour avoir du succès, il faut travailler ensemble. On a élaboré un plan d’affaires qui fait du sens. Il y a de bonnes ristournes pour le gouvernement.»
Bronfman ne le dira pas, mais il y a lieu de penser que les acteurs du projet Baseball Montréal ont des pourparlers avec les autorités gouvernementales.
L’étude de faisabilité déposée par Projet Baseball Montréal en décembre 2013 faisait état d’une participation financière de 33 % de l’industrie privée. Une telle implication faciliterait sans doute le montage financier d’un nouveau stade.
REVIREMENT INATTENDU
Rien n’est gagné, mais on a envie d’y croire. Les planètes s’alignent.
C’est tout un revirement de situation quand on se rappelle la triste fin des Expos.
On disait que l’on ne reverrait jamais plus du baseball majeur à Montréal. Un climat de morosité dont on ne croyait jamais sortir s’est emparé de la ville.
Mais il y a un buzz depuis quelques années.
On le voit autour du Centre Bell où des tours à bureaux et résidentielles poussent comme des champignons.
Le secteur du Griffintown où le maire Coderre priorise la construction du stade qui abriterait la version 2.0 des Expos est en pleine métamorphose.
Les anciennes usines font place à des compagnies technologiques et à de nouvelles résidences.
Montréal renaît.