Hommage émouvant pour la jeune victime
Proches et amis étaient réunis hier soir en la mémoire de Daphné Boudreault, tuée il y a deux semaines
«Daphné travaillait au Tim Horton auparavant. Quand j’ai réalisé qu’elle était la jeune fille qui me donnait toujours mes cafés, j’étais sous le choc. Mes trois filles la connaissaient aussi. Elles sont allées à l’école avec elle.», - Anick Lauzon, mère de famille
«Je savais qu'Alexis était assez violent. On voit ce genre de chose arriver dans les films, mais tu ne penses jamais que quelqu'un proche de toi peut faire quelque chose comme ça.» - Nicolas Duquette, un proche du couple
«On est venus pour Gabrielle. On vient pour Daphné. J’espère qu’on ne reviendra plus. Des fois, j’ai l’impression qu’on recule au lieu d’avancer.» -Julie Sirois, fondatrice du groupe féministe Les Olympe de Gouges
Une centaine de personnes se sont réunies avec des fleurs et des bougies hier soir pour rendre hommage à Daphné Boudreault, qui aurait été tuée par son excopain le 22 mars dernier.
Tous ceux qui voulaient honorer la mémoire de Daphné s’étaient donné rendezvous à l’école Ozias Leduc de Mont-Saint-Hilaire, qu’a fréquentée Daphné Boudreault.
Plusieurs ne connaissaient pas la jeune femme de 18ans, mais voulaient tout de même lui rendre hommage.
L’organisatrice du rassemblement, Marie-André Bondu, une amie de la victime, a brisé le silence qui régnait dans le boisé près de l’école.
«Daphné était une personne toujours prête à aider tout le monde avant de s’aider elle-même. Elle avait le coeur à la bonne place. Elle a toujours honoré ses paroles. Daphnée était trop jeune pour mourir…», a exprimé Mme Bondu, en larmes.
Les gens présents pleuraient encore la mort tragique de la jeune femme, qui aurait été tuée par son ex-copain Alexis Pratte-Lops à l’appartement du couple.
Le jeune homme de 22 ans n’aurait pas accepté la récente rupture du couple
« ELLE EST AVEC NOUS »
Les proches éprouvés manifestaient de la solidarité et tentaient de se consoler entre eux.
«Je sens qu’elle est avec nous ce soir [hier]. Je la sens très fort. Elle est heureuse et elle veut qu’on le soit aussi», a partagé Dominic Lebrun, un ami intime de Daphné.
D’autres jeunes qui connaissaient son ancien petit ami s’étaient également déplacés. Nicolas Duquette avait encore du mal à y croire.
«Même si c'est vrai, je ne l'accepte pas encore. C'est plus qu’inacceptable. C'est inhumain», a-t-il soufflé.
Pierre Lavigne, qui travaille avec des proches de la jeune femme, tenait à participer à ce rassemblement.
«Les émotions sont mélangées ce soir. Les gens sont très très en colère ou extrêmement tristes», a-t-il remarqué.
ÉPUISÉE
Des membres du groupe féministe Les Olympe de Gouges ont également pris part à cet hommage.
Sa fondatrice, Julie Sirois, est particulièrement sensible au sort de Daphné. Le groupe avait aussi participé à une cérémonie à la mémoire de Gabrielle Dufresne-Élie, qui a été étranglée à mort par son ex-copain en juin 2014.
Mme Sirois s’est liée d’amitié avec la mère de Daphné Boudreault.
«Elle devait être présente ce soir, mais elle est extrêmement épuisée», at-elle fait savoir.
La mère endeuillée serait encore ébranlée par tout ce qu’elle a entendu à la cour lorsque le présumé meurtrier de sa fille a comparu.
«Il y avait tellement de grossièreté. Elle n’en revient pas! Moi non plus… », lance Mme Sirois.
D’autres mères, comme Anick Lauzon, ne pouvaient simplement pas rester insensibles à ce drame.
«Quand j’ai vu aux nouvelles qu’il était arrivé quelque chose à une jeune fille qui s’appelait Daphné, j’ai pensé que c’était ma fille. Elle porte le même nom et son copain demeure sur la même rue. J’étais sous le choc», a confié celle qui est de tout coeur avec la famille.
Les funérailles de Daphné Boudreault seront célébrées aujourd’hui à McMasterville.