Le Journal de Montreal

D’intimidée à leader contre la peur

Une adolescent­e a inspiré ses camarades de classe à dénoncer le phénomène

- CAROLINE LEPAGE

DRUMMONDVI­LLE | Une élève de sixième année qui a été victime d’intimidati­on pendant des mois lorsqu’elle avait 10 ans est maintenant populaire auprès de ses camarades avec sa campagne «Je n’ai pas peur!».

Juliette Côté, qui termine sa 6e année, trouve important de dénoncer l’intimidati­on dès le primaire, elle qui en a subi pendant des mois en 2015-2016.

En septembre dernier, elle a changé d’école à Drummondvi­lle.

Pour Juliette, il était hors de question qu’elle soit encore victime d’intimidati­on dans sa nouvelle école.

La jeune fille âgée de 12 ans a donc décidé de raconter devant la classe la terreur qu’elle avait vécue de l’automne 2015 au printemps 2016 lorsqu’elle quittait l’école à pied pour revenir chez elle.

Elle se rappelle avoir été encerclée et insultée par d’autres élèves. Elle a même reçu des coups.

« JE N’AI PAS PEUR ! »

Elle a lancé une campagne dans le cadre de laquelle elle a invité les gens sur les réseaux sociaux ainsi que les élèves de son école à inscrire sur leur main la phrase: «Je n’ai pas peur!»

Ces mots sont lourds de sens, car l’intimidati­on a cessé quand elle a affronté, sans violence, l’un des agresseurs.

Les camarades de classe de Juliette ont vite répondu à l’appel. Ils déplorent tous avoir déjà été victimes ou témoins d’intimidati­on.

«Aucun être humain ne mérite d’être traité comme ça», dit Ariane Bergeron.

Cette élève de 6e année en était venue à croire ce que les intimidate­urs lui répétaient.

«J’en voulais à tout le monde. J’avais de la difficulté lors de mes examens. Me lever le matin était pénible», se souvientel­le.

Par chance, le nouvel environnem­ent scolaire est «immunisé» contre cette méchanceté. «Ici, tout le monde se respecte. On est comme une famille», s’exclame la jeune Caroline Poirier.

JUDO

Les parents de Juliette appuient également leur fille. Trop souvent, ils l’ont vue revenir de l’école en pleurant.

Ils l’ont même suivie sur le trajet scolaire, où ils ont identifié les garçons qui la terrorisai­ent et l’insultaien­t.

Les parents sont intervenus plusieurs fois auprès de la direction de l’école, des parents d’élèves intimidate­urs, etc.

«C’était ardu», commente la mère, Sylvie Léger.

Une policière impliquée dans le dossier a proposé à Juliette des ateliers de judo. La fillette a appris l’autodéfens­e, ce qui lui a donné confiance en elle. L’intimidati­on a enfin cessé.

Comme Juliette n’avait plus peur, ses intimidate­urs n’avaient plus de pouvoir sur elle.

«S’il m’arrive quelque chose, je sais quoi faire. En tout cas, pour moi, ça a marché», partage-t-elle.

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Caroline Poirier, Juliette Côté et Ariane Bergeron (de gauche à droite) ont déjà été victimes d'intimidati­on. Aujourd’hui, les trois jeunes filles luttent contre le phénomène.

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