Des délais plus courts réclamés au SPVM
La culture du corps de police devra changer plus vite
AGENCE QMI | La période de 10 ans évoquée par le directeur du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) Philippe Pichet pour changer la culture organisationnelle du corps policier laisse perplexes plusieurs personnes qui souhaitent des changements plus rapides.
Claire Samson, de la Commission de la sécurité publique à la Ville de Montréal, se dit inquiète face à un tel délai. «Comment pourrons-nous devancer ça parce que, pour nous, pour la population, 10 ans, c’est long», demande-t-elle.
Même son de cloche chez Danielle Pilette, professeure associée à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM. «Ce qui serait souhaitable, c’est que ça se fasse à l’intérieur de cinq ans et même de deux ou trois ans.»
VOLONTÉ INCERTAINE
Mme Pilette dit que les changements ne se feront pas rapidement parce que les policiers qui sont en place ne voudront pas nécessairement modifier leurs comportements.
«Pourquoi les gens changeraient leur recette rapidement, alors que, jusqu’ici, pour eux la recette a donné de bons résultats, c’est-à-dire qu’il y a quand même un taux de résolutions de crimes qui est intéressant. La loi du silence va faire en sorte que ça va être difficile de percevoir les déviances et que la culture d’entrepreneurs va rester pendant un certain temps.»
DÉPARTS À LA RETRAITE
Le directeur Pichet a fait valoir qu’il y aura de nombreux départs à la retraite d’ici 2021 et que cela va aider à changer la culture au SPVM.
Marcel Savard, un ex-directeur adjoint de la SQ, rencontré par TVA Nouvelles, qui connaît bien le milieu soutient que «c’est un milieu extrêmement conservateur».
«Ça va se corriger avec les départs. D’ici 2021, 50 cadres, on parle de 30% des effectifs, auront quitté. Chez les policiers, mille d’entre eux auront quitté, on parle ici de 25% des effectifs.»
Un point est positif, selon lui. Il croit que le directeur Pichet a la crédibilité nécessaire pour mener à terme ce projet de grands changements.
À ceux qui réclament une commission d’enquête sur la police de Montréal, Danielle Pilette répond: «Si on demande une enquête publique, on allonge encore les délais.»