Le Journal de Montreal

MONTRÉAL RETOUR sUR L’iMAgE

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1 on y trouVe de tout...

Au coin de Beaubien, la pharmacie Christophe-Colomb (sur l’avenue du même nom) est, en 1961, la propriété de monsieur Gaston Brodeur, pharmacien. On devine encore les étages et les fenêtres du premier triplex sur la façade du bâtiment actuel qui a aussi absorbé le petit duplex à sa gauche. Comme de nos jours, on trouve dans la pharmacie les médicament­s sur ordonnance, des «nécessaire­s pour bébés» et les services de développem­ent de films Kodak qui développai­ent les pellicules photo en quelques jours. Les Québécois sont de toute évidence habitués depuis longtemps à trouver dans ces commerces plusieurs articles qui dépassent la fonction médicale du pharmacien. Même Charles Trenet en fait une chanson, Dans les pharmacies, inspirée de ces drôles de commerces qu’il découvre lors de ses visites à Montréal. À l’époque, un certain Jean Coutu lance sa propre chaîne. C’est son entreprise qui occupe les lieux aujourd’hui. Il y a donc au moins 50 ans que ce coin de rue accueille des pharmacies.

2 un air de Venise dans une Petite-Patrie

Les plus vieux se souviendro­nt du téléroman La Petite Patrie, diffusé dans les années 1970 à la télévision de Radio-Canada, et dont l’histoire, inspirée du roman de Claude Jasmin, se déroulait dans l’aprèsguerr­e. Ce secteur, aujourd’hui à cheval sur les arrondisse­ments de Villeray et de Rosemont, est délimité par la rue Jean-Talon au nord et la voie du Canadien Pacifique, au sud-ouest. La rue De Lorimier le borde, à l’est. La Petite-Patrie est un peu comme une courtepoin­te faite de plusieurs anciens quartiers du début du XXe siècle: Montcalm, Saint-Édouard et Saint-Jean, créés alors que Montréal connaît une expansion vers le nord. Sur la rue Beaubien, l’église Saint-Ambroise se dresse dans le paysage depuis 1925. Les voyageurs y verront peutêtre une ressemblan­ce avec le clocher de l’église Saint-Marc de Venise. Leur impression est juste: l’architecte Ernest Cormier, dont c’est la première oeuvre importante, s’en est inspiré.

3 Classique CoCCinelle

La voiture stationnée devant la pharmacie est reconnaiss­able entre mille! La Coccinelle, une création allemande, a envahi l’Amérique dans les années 1950 et 1960. Les années d’après-guerre sont des années de paix et de prospérité économique où le taux d’emploi est très élevé. Tout le monde ou presque peut donc rêver de posséder une voiture, une maison unifamilia­le, de partir en vacances... De plus en plus de voitures, comme les Coccinelle et les modèles américains plus volumineux, seront visibles dans les rues de Montréal. En 1961, 55 % des ménages montréalai­s possèdent une voiture. Bientôt, on aménage des autoroutes qui permettent le développem­ent de secteurs plus éloignés où s’établissen­t les banlieues hors de l’île. Pour la classe moyenne, c’est une époque de prospérité matérielle sans précédent et beaucoup d’habitudes de consommati­on d’aujourd’hui – la publicité, le plastique jetable, les centres commerciau­x – sont apparues au cours de ces années dorées.

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