Sous le compost

LE ROMAN DE LA SEMAINE

Ce premier roman ayant fait partie des cinq finalistes du Grand Prix RTL-Lire – c’est finalement Tanguy Viel qui l’a remporté, le 20 mars dernier, avec Article 353 du Code pénal –, on a été curieux de découvrir la plume souvent caustique de Nicolas Maleski.

Franck Van Penitas est ce qu’il convient d’appeler un drôle de zèbre. Préférant la solitude de la campagne au tapage des villes, il a suivi de bon coeur sa femme Gisèle dans le petit village perdu de France où cette dernière, qui est vétérinaire de métier, passe désormais près de 70 heures par semaine à soigner veaux, vaches et cochons. Ayant depuis longtemps abandonné l’idée d’écrire des romans, Franck a ainsi fini par s’improviser père au foyer et tout ce qu’on peut dire, c’est qu’il ne chôme vraiment pas: en plus de s’occuper de leurs trois filles, dont la plus vieille vient d’entrer à la maternelle, il fait les lessives, les courses, le ménage et la cuisine avec un égal bonheur. Et s’il ne connaissait absolument rien au jardinage, il arrive maintenant à faire pousser à peu près n’importe quoi, son plus grand rêve étant de réussir à nourrir toute l’année sa famille avec les légumes et les fruits de son potager.

Un beau matin, sa paisible vie sera cependant chamboulée par l’arrivée d’une lettre anonyme révélant les infidélités de sa femme adorée. Le genre de nouvelle qui inciterait la plupart des hommes à monter instantanément sur leurs grands chevaux. Mais plutôt calme et réfléchi de nature, Franck préfèrera continuer à faire comme si de rien n’était… avant de s’octroyer le droit de goûter lui aussi aux plaisirs éphémères de l’adultère. Une situation qui ne pourra évidemment pas durer, la suite de ce roman qu’on a surtout aimé pour son humour grinçant se chargeant très vite de nous faire basculer dans un tout autre univers. Sous le compost Nicolas Maleski Aux Éditions Fleuve, 288 pages