Regard sur une femme mariée à un monstre
La journaliste britannique Fiona Barton pose un regard neuf sur ces femmes qui sont mariées à des monstres dans son premier thriller, La Veuve. Ancienne spécialiste des faits divers, elle s’est inspirée de rencontres, d’entrevues et d’histoires de crimes pour écrire un roman glaçant, où une vie ordinaire cache peut-être un secret sordide.
La vie de Jane Taylor a toujours été ordinaire. Elle a une jolie maison, un mari vraiment gentil et attentionné, une vie agréable. Tout va bien... jusqu’au jour où une petite fille disparaît et que les médias désignent Glen, son époux, comme le suspect principal du crime.
Après, plus rien n’est pareil. Jane est vue comme l’épouse d’un homme qui est vu comme un monstre aux yeux de tous. Les années qui suivent sont une descente aux enfers et Jane ne peut plus faire confiance à personne. Coup de théâtre: Glen se fait faucher par un autobus. Du coup, tout le monde attend des révélations de la part de Jane. Elle est assaillie par les médias. Mais sait-elle vraiment quelque chose?
Fiona Barton, une francophile qui habite en Dordogne depuis cinq ans, a vraiment pris tout le monde par surprise avec ce thriller qui s’est rapidement classé parmi les best-sellers au Royaume-Uni, avant d’être traduit.
LE MONDE JOURNALISTIQUE
«J’avais en tête l’histoire de la femme d’un homme accusé d’un crime terrible», explique-telle. «Je ne pensais pas écrire sur la presse et sur les journalistes, mais tout a évolué. C’est un monde que je connais très bien: j’ai été journaliste pendant 30 ans.»
Au début, c’était l’histoire de Jane qu’elle voulait raconter. «Petit à petit, j’ai appris qu’il me fallait avoir un policier, puis j’ai adopté une journaliste, puisqu’elle peut aller un peu partout, et poser des questions, mais n’a pas à suivre autant de règles que les policiers.»
L’histoire a été difficile à écrire. D’abord parce que le crime qu’elle décrit est terrible, et qu’elle est mère. «J’avais beaucoup d’angoisse en écrivant l’histoire de Glen. Je ne veux pas en dévoiler trop, mais c’est un personnage que j’ai trouvé le plus difficile à écrire. Je voulais comprendre ses motifs: c’est très facile d’avoir un vilain, un méchant, dans les livres. Mais je ne voulais pas de personnage stéréotypé.»