Le Journal de Montreal

Une ovation inattendue pour Gagné

- Pierre Durocher

Éric Gagné ne s’y attendait pas. La foule lui a réservé une chaleureus­e ovation lorsque le lanceur de 41 ans a participé à un hommage rendu à quelques joueurs québécois ayant évolué dans les ligues majeures.

Les histoires de produits dopants que le releveur étoile a utilisés, les gens n’en ont pas tenu compte.

C’est le lauréat du trophée Cy-Young en 2003 qu’on tenait à applaudir. Et on sait aussi que Gagné tente d’effectuer un retour dans les majeures cette année, avec les Dodgers.

«C’était émouvant, je ne m’attendais pas à ça, a avoué Gagné. Je me disais que les gens allaient se lever par respect, mais c’était plus gros que je l’anticipais, comme accueil. J’en ai eu des frissons. J’ai même failli verser quelques larmes.»

Gagné était ravi de recevoir cette ovation sous les yeux de trois de ses quatre enfants, Maddox, Harley et Bluu.

«Ils se demandaien­t pourquoi les gens m’applaudiss­aient ainsi. Ma plus vieille m’a vu jouer, mais pas les autres, a souligné celui qui a pris sa retraite en 2008 et qui aimerait bien que les Expos renaissent dans les prochaines années. «Tout est en place. Ils ont l’air d’être prêts.»

UN DODGER DANS L’ÂME

Gagné, qui a participé à la Classique mondiale de baseball le mois dernier à Miami, aimerait obtenir une autre chance de lancer dans les majeures. «Je suis en pourparler­s pour obtenir un contrat avec les Dodgers. Je représente­rais une sorte de police d’assurance pour eux en cas de blessure à un joueur, mais ce n’est pas simplement pour lancer avec les Dodgers que je fais des démarches.

«J’aimerais être en mesure de m’impliquer au sein de l’organisati­on à long terme, a confié Gagné. J’aime travailler avec les jeunes.»

RAYMOND DAVIAULT : QUE DE SOUVENIRS !

C’était beau de voir le vénérable Raymond Daviault, qui aura bientôt 83 ans, poser en compagnie d’Éric Gagné et des autres «jeunes retraités». Il était accompagné de trois de ses petits-enfants.

Daviault a lancé pour les Mets de New York lors de leur première saison en 1962 et il ne manque pas de savoureuse­s anecdotes au sujet du gérant Casey Stengel.

«J’ai vu les Royaux quitter Montréal en 1960, j’ai vu naître les Expos en 1969 et je les ai vus disparaîtr­e en 2004. J’espère maintenant que je vivrai assez vieux pour voir renaître les Expos!»

Raymond Daviault, qui vit paisibleme­nt à Notre-Dame-de-la-Merci, touchait un salaire de 8000 $ avec les Mets en 1962 avant de se blesser au bras droit.

«Une fois la saison terminée, je n’avais plus d’argent et je devais aller travailler à la compagnie Deluxe Paper à Montréal-Est. Les temps ont bien changé...» a raconté celui qui a longtemps été représenta­nt pour les brasseries O’Keefe et Molson.

Daviault n’a pas oublié que Gil Hodges l’avait beaucoup aidé et il était heureux aussi de rencontrer hier le gérant des Blue Jays, John Gibbons, qui a porté comme lui le numéro 35 avec les Mets.

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Éric Gagné et Raymond Daviault ont tous les deux lancé dans les ligues majeures à une quarantain­e d’années d’intervalle.

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