Le Journal de Montreal

La fièvre des séries s’installe

- Jean-François Chaumont JFChaumont­JDM jean-francois.chaumont @quebecorme­dia.com

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Carey Price dit qu’il n’est pas un partisan de Marshawn Lynch, l’ancien porteur de ballon des Seahawks de Seattle reconnu pour ses points de presse expéditifs. À deux jours de l’ouverture de la série contre les Rangers, Price a pourtant imité Lynch avec des réponses d’un, de deux ou parfois de près de dix mots.

Il y a une théorie disant qu’il ne faut surtout pas ajouter de l’huile sur le feu à l’aube des séries. Price a parfaiteme­nt compris ce principe. Il n’a donné hier aucun matériel qui pourrait motiver les joueurs des Rangers. Alain Vigneault ne découpera certaineme­nt pas une citation du numéro 31 du CH pour la placer sur le babillard de son équipe.

«Je ne dirai pas comment j’aime nos chances»», a d’abord répondu Price lorsque questionné s’il croyait que son équipe pouvait battre les «Blueshirts».

Il y a une image qu’on reverra en boucle d’ici le début de cette série. C’est celle de Chris Kreider qui fonce sur Price lors du premier match de la finale de l’Est en 2014. Blessé à la jambe droite, le gardien originaire d’Anahim Lake avait terminé la deuxième période pour ne plus jamais revenir dans cette série. Dustin Tokarski avait pris le flambeau.

Price n’était pas intéressé à ressortir un vieux souvenir, hier.

«C’est une nouvelle journée», a-t-il répliqué lorsqu’on lui a demandé s’il pensait encore à cet incident avec Kreider et à cette éliminatio­n en finale de l’Est en 2014.

Est-ce qu’il voit cet autre choc contre les Rangers comme une rédemption?

«Non, même pas un peu», a-t-il lancé.

LE MEILLEUR MOMENT

Pratiqueme­nt muet après chacune des questions, Price avait tout de même le grand sourire devant les journalist­es.

«C’est la meilleure période de l’année pour jouer», a-t-il dit.

Il a dévié de son plan des réponses très courtes pour une seule question. Le collègue Martin McGuire lui a demandé s’il pense que l’expérience de l’équipe aiderait la cause du CH.

«C’est une force. C’est bien d’avoir des joueurs qui ont déjà joué en séries et qui connaissen­t cette réalité.»

DANS SA BULLE

Claude Julien a rappelé le principal mandat de son gardien.

«Pourvu qu’il arrête les rondelles, moi ça ne me dérange pas comment il se comporte, a mentionné l’entraîneur en chef. Tant mieux s’il est dans sa bulle, c’est un bon signe pour nous.»

À ses 10 saisons avec les Bruins, Julien a toujours eu le luxe de miser sur un bon gardien en séries. Que ce soit avec Tim Thomas ou Tuukka Rask. Ce sera encore une fois le cas avec Price.

«C’est un gardien qui peut nous donner la chance de gagner tous les soirs, a souligné Julien. Quand tu as un gardien de cette trempe, tu as une confiance qui règne au sein de ton équipe. Mais il faut savoir en tirer avantage. Si on ne marque pas à l’autre bout, ça ne veut rien dire même s’il les arrête toutes. On est chanceux d’avoir un gardien de sa qualité, c’est un gros atout pour une équipe qui commence les séries. Maintenant, il faut faire le travail devant lui.»

Depuis l’arrivée de Julien avec le CH à la mi-février, Price a joué comme le gardien qui a gravé son nom sur les trophées Hart et Vézina en 2015. À ses 19 derniers départs, le numéro 31 a présenté un dossier de 13-6-0 avec une moyenne de 1,72 et un taux d’efficacité de ,937.

BIEN LE PROTÉGER

Avant le premier match de la série, le Canadien et les Rangers discuteron­t avec les dirigeants de la LNH de plusieurs aspects. La protection des gardiens sera un des points importants.

«Ces choses sont toujours discutées avant les séries dans les conférence­s téléphoniq­ues, a précisé Julien. De notre côté, on fera de notre mieux pour protéger Carey. On sait que durant les matchs, certains joueurs foncent au filet assez rapidement. On fera de notre mieux pour empêcher ces joueurs de rentrer dans son filet.»

«On peut en discuter et le dire, mais ce n’est pas toujours contrôlabl­e selon la situation, a-t-il continué. C’est important de protéger son gardien. Chaque équipe doit porter attention à ça et on va le faire. On ne veut pas s’attarder sur le passé, mais on sait que c’est arrivé. On va prendre les précaution­s nécessaire­s.»

« POURVU QU’IL ARRÊTE LES RONDELLES, MOI ÇA NE ME DÉRANGE PAS COMMENT IL SE COMPORTE. » – Claude Julien

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