Le Journal de Montreal

Son ex lui fait craindre pour sa vie

Une femme de 51 ans aurait pu être tuée dimanche à Laval, dit-elle, si son ex-conjoint n’avait pas été dénoncé

- FRÉDÉRIQUE GIGUÈRE

L’homme armé de deux sabres qui a été arrêté dimanche à Laval parce qu’il aurait menacé de mort son ex-conjointe brisait pour la troisième fois une ordonnance qui l’empêchait de s’approcher d’elle.

«Il va falloir qu’il me tue pour qu’ils l’envoient en prison», a confié la femme de 51 ans, qui a préféré taire son identité pour protéger son emploi et sa famille.

Marc Laroche, 56 ans, a été accusé de menaces de mort, d’avoir eu en sa possession une arme dans le but de commettre une infraction, de conduite dangereuse et de non-respect des conditions de libération, hier. Il demeurera derrière les barreaux jusqu’à son enquête sur remise en liberté, prévue demain.

Après une relation de trois ans qui aurait été empreinte de violence psychologi­que, la femme de Vaudreuil-Dorion a quitté Laroche en novembre dernier. Depuis leur séparation, sa vie est un véritable enfer, a-t-elle soufflé.

L’accusé l’aurait harcelée à de nombreuses reprises, en plus de la suivre dans les endroits qu’elle fréquente.

En janvier, elle a porté plainte contre lui pour harcèlemen­t criminel. Sa cause est toujours pendante, mais le juge l’a libéré en le sommant de ne plus entrer en contact avec son ex. Un mois plus tard, il a enfreint l’ordonnance en lui téléphonan­t. Il a une fois de plus été libéré avec les mêmes conditions.

DÉNONCÉ PAR SA FILLE

Dimanche après-midi, alors que la mère monoparent­ale jouait au billard au bar Le Skratch de Laval, un enquêteur l’a contactée.

«La fille de Marc avait appelé le 911 parce que son père venait de lui dire qu’il s’en allait poser un geste qui allait l’envoyer en prison pour le reste de ses jours», a confié la quinquagén­aire, la voix tremblante.

Son amie est alors sortie dans le stationnem­ent pour voir s’il s’y trouvait. Elle a rapidement aperçu Laroche, visiblemen­t nerveux, qui semblait chercher quelque chose dans le coffre de sa voiture. Quelques minutes après que le 911 eut été contacté, les policiers de Laval sont arrivés.

PISTOLET TASER

L’accusé a tenté de fuir à bord de sa voiture, mais les agents lui ont bloqué le chemin, a indiqué la police de Laval. Puis, Laroche a été maîtrisé avec un pistolet Taser.

L’homme, qui détient un imposant casier judiciaire, avait deux sabres en sa possession, ont fait savoir les autorités. Bien qu’elle ne les ait pas vus dimanche, la quinquagén­aire sait très bien de quels sabres il s’agit. «Je les ai lavés, astiqués et installés, a-t-elle raconté. Il trouve ça beau, il en a une douzaine.»

Au lendemain de cet événement pour le moins traumatisa­nt, la mère de famille dit avoir complèteme­nt perdu la confiance qu’elle a déjà eue envers le système judiciaire.

«Tout ce qu’on conseille de faire aux femmes victimes de violence conjugale et de harcèlemen­t, je l’ai fait, a-t-elle dit. J’ai dénoncé, j’ai collaboré et je n’ai pas reculé même s’il me faisait vraiment peur. Si ce n’était de la vigilance de sa fille, je serais morte aujourd’hui.»

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Les policiers ont utilisé un pistolet Taser pour maîtriser Marc Laroche, 56 ans, dimanche après-midi, dans le stationnem­ent du bar Le Skratch à Laval.
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Marc Laroche Accusé

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