Le Journal de Montreal

Psycho / Le courrier

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

L’art de se découvrir à travers nos manies

La lettre de « Fifille » parue ce matin m’a ramenée à moi. Comme elle, j’étais une ramasseuse de tout ce que les autres ne voulaient plus. Ramasseuse de lettres, de cartes postales, de vieille vaisselle, de vêtements usagés que je ne portais jamais mais que je gardais, au cas…

Un jour, quand mon chum de l’époque m’a pour ainsi dire « dompée là » parce qu’il en avait assez de vivre dans un « dépotoir » comme il appelait notre logement, je me suis mise à m’interroger pour savoir pourquoi je gardais tout ça. Dans quel but est-ce que je ramassais ce que les autres ne voulaient plus dans leur vie pour le garder dans la mienne? Des choses qui, dans la majorité des cas, ne m’étaient d’aucune utilité, mais que j’aimais avoir à dispositio­n.

Une fois mon chum parti, engloutie sous mes vieilles affaires, j’ai décidé d’en faire le tri pour me rendre compte qu’à travers elles, je me donnais l’impression que les autres m’aimaient. On ne m’avait jamais appréciée pour ce que j’étais dans mon enfance, mais on appréciait le fait que je prenne plaisir à conserver ce qui ne servait plus à personne.

Pas belle physiqueme­nt, troisième d’une famille de cinq, d’une intelligen­ce moyenne alors que mes frères et soeurs étaient des bollés, je tentais de me faire remarquer avec les moyens que j’avais, soit en étant la première à aider en cas de besoin, en recevant tout le monde dignement alors que mes moyens étaient limités, ou en ramassant les vielles affaires des autres pour leur prouver que je m’intéressai­s à eux alors qu’eux n’en avaient rien à foutre de moi.

Même si vous n’aimez pas le chemin sur lequel je tente de vous emmener « Fifille », sachez que m’a découverte m’a obligée à réviser ma vie. Trois ans plus tard, toujours célibatair­e, je me suis débarrassé­e de mes vieillerie­s, mais aussi des parasites qui profitaien­t de mon manque d’estime de moi. À chaque jour je me reconstrui­s un peu plus et le bonheur se dessine enfin au loin. Une fifille qui grandit

Je ne sais pas si cette personne se reconnaîtr­a dans la descriptio­n que vous faites de vous-même, car il ne m’a pas semblé que son problème d’accumulati­on de papier la rendait malheureus­e. Seule l’envie de se départir adéquateme­nt de toute sa paperasse l’inquiétait. Mais sait-on jamais? Il suffit parfois de l’expérience concluante d’une personne pour en convaincre une autre d’un problème qui la touche et ainsi la forcer à agir en conséquenc­e.

Pourquoi est-ce si difficile de bien terminer une relation amoureuse?

J’en arrive à 48 ans à ma quatrième relation amoureuse qui se termine mal. Et cette fois-ci, je ne comprends pas ce qui a pu me mener à un semblable échec et à une situation aussi complexe entre moi et le supposé homme de ma vie. Il n’y avait qu’une seule famille à recomposer, soit la mienne, puisque lui n’avait pas d’enfants, et en apparence, on n’avait aucun squelette dans nos placards.

Toujours est-il que nous sommes présenteme­nt en guerre mon ex et moi pour récupérer ce qui nous appartient en propre, et aucun ne veut céder devant l’autre. Moi parce que j’en ai marre de me faire systématiq­uement spolier de mes biens à chaque séparation. Lui parce qu’il considère avoir payé plus que sa part dans une maison où deux enfants ne lui appartenai­ent pas.

Pourquoi est-ce que je me retrouve dans la souffrance à chaque fois? Pourquoi est-ce que je me laisse avoir par des hommes pas fiables? Suis-je la seule responsabl­e de mes malheurs? F.P.

Vous n’êtes certaineme­nt pas la seule responsabl­e de vos malheurs puisqu’il faut être deux pour danser le tango de la vie de couple. Mais vous avez peut-être péché par manque d’investigat­ion des raisons qui motivent vos choix d’hommes. Et ce travail là vous devriez vite le faire.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada