Le Journal de Montreal

Le camp est-il trop long ?

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Un camp d’entraîneme­nt de six semaines au cours duquel sont présentés une trentaine de matchs préparatoi­res. Est-ce trop long?

Les avis sont partagés. Les joueurs, surtout ceux de position, sont d’opinion qu’un mois serait suffisant tandis que les instructeu­rs, surtout ceux des lanceurs, croient que leurs protégés ont besoin des six semaines pour ne rien bousculer, éviter les blessures et être fin prêts pour le début de la saison.

Plusieurs dirigeants jugent que les six semaines leur permettent de voir certains de leurs joueurs prometteur­s affronter des joueurs de calibre majeur et d’évaluer leurs progrès.

Et il ne faut pas oublier qu’à tous les quatre ans, le baseball majeur présente la Classique mondiale, alors que les représenta­nts de plusieurs pays quittent l’entraîneme­nt pour défendre les couleurs de leur pays et ne s’entraînent pas avec leurs coéquipier­s de la saison régulière.

Il est évident que si les joueurs doivent se soumettre à des exercices quotidiens, ils ne participen­t pas à tous les matchs préparatoi­res et lorsqu’ils jouent, ils ne sont pas là pour les neuf manches.

Ceux qui prônent un camp d’entraîneme­nt plus court rappellent que les temps ont changé et que cette période d’avant-saison ne sert plus de remise en forme comme c’était le cas auparavant. Les joueurs, habituelle­ment, quittent leur formation après la saison avec un programme d’entraîneme­nt qui, s’il est respecté, leur permet de se présenter au camp en bonne forme physique.

Il n’est plus question de suer à grosses gouttes pour réduire son poids de cinq kilos!

LES BLESSURES

Il est évident qu’à chaque camp on déplore des blessures à certains joueurs vedettes.

Ç’a été le cas ce printemps de David Price, des Red Sox de Boston, de Jason Kipnis, des Indians de Cleveland, de Ian Desmond, des Rockies du Colorado, d’Andre Ethier, des Dodgers de Los Angeles, et de Michael Morse, des Giants de San Francisco. Tous ces joueurs ont raté le début de la saison.

Et il ne faut pas oublier les éclopés de la Classique mondiale comme Didi Gregorius, des Yankees de New York, et Martin Prado, des Marlins de Miami.

D’ailleurs, plusieurs joueurs nordaméric­ains refusent d’aller jouer dans ce tournoi, soutenant que leur allégeance première est à leur équipe qui leur verse des millions et que l’esprit patriotiqu­e vient au second rang. Ils se disent que si une blessure devait survenir, ce sera dans l’uniforme de leur club et non celui de l’équipe nationale.

UNE SAISON ÉCOURTÉE

Bien des observateu­rs aimeraient que le baseball majeur réduise son calendrier régulier de 162 à 154 matchs, quittent à transforme­r la série éliminatoi­re dont la formule est un 3 de 5 en une série 4 de 7. Pour ce faire, ils proposent de retrancher une semaine au camp d’entraîneme­nt pour, si possible, éviter que la Série mondiale ne prenne fin qu’en novembre.

La pierre d’achoppemen­t: les salaires sont basés sur un calendrier de 162 parties et n’allez pas croire que les joueurs accepterai­ent un chèque de paie avec huit jours de travail rémunéré en moins. Pas plus que les propriétai­res d’équipes accepterai­ent de perdre les recettes de quatre matchs locaux.

Les proprios et les joueurs ont signé une nouvelle convention collective mais on n’a pas vraiment discuté de ces points, pourtant majeurs.

En 1990, le salaire moyen d’un joueur du baseball majeur était de 578930$ tandis qu’en, 2016 le salaire moyen s’établissai­t à 4,38 millions!

En 1995, les revenus du baseball majeur se chiffraien­t par seulement un 1,4 milliard tandis qu’en 2014, les revenus ont franchi le cap des 9 milliards!

Difficile de changer une formule gagnante, non?

Dans le débat d’un nouveau stade de baseball à Montréal, la question primordial­e, à part le coût, est de déterminer si on doit avoir un toit rétractabl­e.

Je ne suis pas un expert de la météo pour demain mais en ce qui concerne celle d’hier, je suis infaillibl­e!

Pour les amateurs de baseball et surtout les futurs investisse­urs, le projet de construire un toit rétractabl­e est d’une importance primordial­e.

Depuis les matchs de baseball des Blue Jays disputés à Montréal en 2017, on a eu de la neige, de la pluie et hier une magnifique journée ensoleillé­e. À combien de matchs des Jays auriez-vous assisté la semaine dernière à Montréal sans un toit rétractabl­e?

Comme le chante si bien Serge Reggiani: «J’entends déjà les commentair­es.»

Et aussi comme beaucoup d’amateurs le déclarent: «La solution est facile puisqu’on a juste à commencer la saison à l’extérieur de Montréal.»

Récapitulo­ns ensemble la fiche de quelques équipes qui ont amorcé la saison 2017 à l’étranger.

CHIFFRES ÉLOQUENTS

Commençons avec une équipe de la Ligue nationale, les Giants de San Francisco, avant de regarder ce qui se passe dans le circuit junior du baseball majeur.

Les Giants avaient une fiche de 2-5 avant leur match inaugural à San Francisco. Ils ont remporté quatre victoires de moins que les meneurs, les Diamondbac­ks de l’Arizona.

Maintenant, faisons un tour de l’horizon dans la Ligue américaine.

Il y a cinq équipes qui ont disputé tous leurs matchs sur le terrain de leurs adversaire­s. Une seule formation démontre une fiche supérieure à ,500, les Twins du Minnesota (2-1), tandis que les A’s d’Oakland joue pour ,500.

Les Yankees (2-4), les Blue Jays (1-5), et les Mariners (1-6) ont un début de saison difficile.

Imaginez que la saison s’amorce avec un minimum de 16 parties à l’étranger. Juste le fait d’y penser vous donne la réponse sur la nécessité d’un toit rétractabl­e.

PROBLÈMES OFFENSIFS

Le camp d’entraîneme­nt d’une équipe de baseball n’est pas nécessaire­ment le reflet de ce qu’on doit anticiper pour la saison régulière. Le début de saison des Blue Jays, pour de nombreuses raisons, dont deux en particulie­r, est laborieux. Comme je l’ai expliqué auparavant, les sur la route matchs équipe.

Le problème majeur des Blue Jays, c’est qu’ils ne mettent pas la balle en jeu. Le cauchemar d’un gérant, c’est le nombre de retraits sur trois prises dont sont victimes ses frappeurs. Jusqu’à présent les frappeurs clés des Jays ont totalisé 51 retraits sur trois prises sur une possibilit­é de 152 retraits… sans oublier qu’ils ont frappé dans sept doubles-jeux.

Les problèmes des Jays à mettre la balle en jeu empêchent le gérant de provoquer avec le frappe-et-court et les vols de buts.

Donc, le camp d’entraîneme­nt se poursuit pour les Jays. L’entraîneur des frappeurs doit inciter ses hommes à frapper la balle au champ opposé, juste pour mettre la balle en jeu.

Le retour de Roberto Osuna va sans aucun doute améliorer le groupe de releveurs. Dans leurs cinq défaites, les releveurs des Jays ont subi trois revers alors que leurs adversaire­s ont marqué le point de la victoire grâce à un coup de circuit et un but sur balles avec les buts remplis, accordé au dernier frappeur du match.

Il ne faut surtout pas paniquer car cela fait à peine une semaine que la saison a débuté. n’aident pas une

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David Price a raté le début de saison des Red Sox en raison d’une blessure au coude.
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Roberto Osuna manque beaucoup aux Blue Jays.

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