Le Journal de Montreal

À Price de se lever

- josé jose.theodore@quebecorme­dia.com théodore

Enfin, la vraie saison est à nos portes. On pourra bientôt avoir une juste évaluation du Canadien et j’ai bien hâte de voir de quel bois va se chauffer Carey Price. Est-il vraiment le meilleur gardien au monde, comme plusieurs le clament depuis deux ou trois ans? Pour pleinement mériter ce titre, il devra emmener son équipe très loin en séries.

Reconnaiss­ons d’abord que le Canadien n’est plus une équipe de deuxième ordre qui misait essentiell­ement sur des performanc­es exceptionn­elles de Price pour accéder aux séries éliminatoi­res. Sans être une super puissance, le Canadien est devenu une très bonne équipe, avec un excellent gardien, à l’image de l’édition de 1993 qui a gagné la coupe Stanley avec Patrick Roy.

Je crois vraiment aux chances du Canadien de se rendre très loin en séries, mais il n’y a aucun doute que plus on va avancer, plus les succès de l’équipe passeront par Price. Même s’il a gagné le trophée Hart et le trophée Vézina, Price a encore beaucoup de choses à prouver en séries avant d’être comparé aux Patrick Roy, Martin Brodeur ou Dominik Hasek.

DES CHOSES À PROUVER

Incidemmen­t, Price n’est pas le seul gardien d’élite à avoir des choses à prouver. On peut dire la même chose de Braden Holtby à Washington, de Sergeï Bobrovsky à Columbus ou même de Devan Dubnyk au Minnesota. Ces trois gardiens ont connu beaucoup de succès dans les dernières années en saison régulière, mais c’est assez mince en séries.

Price n’a pas été mauvais en séries jusqu’à présent, mais Ben Bishop a eu le meilleur sur lui en 2015. Le dernier gardien du Tricolore à vraiment avoir connu des séries exceptionn­elles est Jaroslav Halak en 2010. D’ailleurs, c’est à ce genre de performanc­e que je m’attends de Price, même si je suis convaincu qu’il n’aura pas à voler chaque victoire comme Halak avait eu à le faire.

Price n’a plus le choix. Il doit faire gagner le Canadien. Je me fous qu’il accorde cinq ou six buts dans un match, mais je veux le voir rebondir après une contre-performanc­e ou après avoir accordé un ou deux mauvais buts. Je veux voir chez lui la même combativit­é que l’on a vue dans les dernières années chez Corey Crawford avec les Blackhawks.

Crawford a parfois été mauvais, mais il a toujours rebondi et il gagne les gros matchs. Il a deux bagues de la coupe Stanley qui le prouvent.

INJUSTE POUR LES AUTRES

Ça m’agace d’entendre à répétition que Price est le meilleur gardien au monde. En fait, je trouve ça injuste pour les Holtby, Bobrovsky et même Dubnyk. Je vous le demande. En quoi Price a-t-il été meilleur qu’eux dans les trois ou quatre dernières saisons? Si jamais Price ramenait la coupe Stanley à Montréal, je crois que le titre lui reviendrai­t d’emblée, mais c’est à lui d’écrire l’histoire, non pas aux commentate­urs ou aux journalist­es.

Il a devant lui le même genre d’équipe que Patrick Roy avait en 1993. À Price de se lever.

LE CANADIEN EN CINQ

D’après moi, le Canadien aura raison des Rangers de New York en cinq matchs en raison de Price et de l’équilibre des quatre trios. Outre Price, des gars comme Shea Weber et Alexander Radulov savent qu’ils ont des choses à prouver.

Le gardien des Rangers, Henrik Lundqvist, a ralenti et il aura la pression de battre Price, mais il peut aussi bien se présenter avec l’énergie d’un animal blessé et surprendre. Bon duel d’entraîneur­s en vue! –Propos recueillis

par Gilles Moffet

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Carey Price a devant lui le même genre d’équipe que Patrick Roy avait en 1993. À lui de se faire ses preuves.
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