Le Journal de Montreal

Des chauffeurs de taxi furieux des changement­s

Ils ne veulent pas payer pour repeindre les véhicules

- ANTOINE LACROIX

Des chauffeurs de taxi de Montréal sont furieux d’être obligés de changer leur peinture de voiture à cause d’une réforme qui sera annoncée aujourd’hui.

Le Journal dévoilait hier que les 4400 taxis montréalai­s devront uniformise­r leur apparence. Le maire Denis Coderre veut que les taxis soient peints en blanc. Seuls le capot et le toit pourront être repeints d’une autre couleur, selon la compagnie.

Une telle opération pourrait coûter jusqu’à 1700 $ par voiture. Chaque entreprise sera chargée de veiller à ce que ses chauffeurs fassent le changement.

«On nous tue! Qui va payer pour ça? s’insurge vivement Wilson Boulin, chauffeur de taxi depuis près de 20ans. On n’a pas d’argent pour ça, c’est de l’abus de pouvoir. Ils font ça pour nous écoeurer?»

Un autre s’inquiète de ce qui arrive lorsqu’il s’agit de la voiture personnell­e d’un chauffeur.

«Je travaille avec ma voiture privée. Je me promène avec ma famille dans cette voiture quand je ne travaille pas et j’enlève [mon dôme]. Ça me dérange si je suis identifié en permanence!» s’exclame Hamed Taha, chauffeur depuis 22 ans.

Ce dernier ajoute qu’Uber devrait être obligé de faire la même chose, «pour que ce soit juste pour tout le monde».

COMPENSATI­ONS ?

Selon Alfredo Ramos, qui conduit des taxis depuis plus de 20 ans, le seul moyen qui ferait en sorte que ces changement­s soient acceptés par l’industrie du taxi serait que «Montréal ou le gouverneme­nt offre des crédits ou des subvention­s».

«Il va falloir compenser avec une aide d’une quelconque façon parce que je suis certain que personne n’a d’argent mis de côté pour se permettre de peindre sa voiture. Le changement, il est bon, il faut simplement qu’on se fasse aider», dit-il.

Un autre chauffeur croit que ces changement­s devraient être faits progressiv­ement. «Si un chauffeur s’achète une nouvelle voiture, il devrait la faire peindre selon la couleur. Mais sinon, ils ne peuvent pas nous obliger. On a besoin de garanties qu’on se fera aider dans ces changement­s», estime Sarhad Abdol-Maleki.

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