Le Journal de Montreal

Les Français de Montréal ont voté

Certains ont fait la file pendant des heures à Outremont, hier, pour voter au premier tour des présidenti­elles

- HUGO DUCHAINE

Tout sauf Marine Le Pen. Voilà ce que disaient espérer de nombreux électeurs français en file pour voter au premier tour de l’élection présidenti­elle, hier, à Montréal.

Plusieurs redoutent la montée de l’extrême droite dans leur pays natal.

«C’est simple, si Marine Le Pen [du Front national] est élue, je demande ma résidence permanente», lance avec un rire inquiet Florian Castarede, qui a attendu près de deux heures pour voter au Collège Stanislas.

Ce jeune Français est un des quelque 57 000 électeurs inscrits à Montréal. Selon l’ambassade de France au Canada, c’est plus de la moitié de tous les électeurs inscrits au pays, soit plus de 82 000.

Il y a cinq ans, ils n’étaient que 44 000 électeurs français dans la métropole.

« LE Coeur À GAuCHE »

«Montréal a toujours eu le coeur à gauche», remarque l’organisate­ur du Parti socialiste pour la région, Étienne Schmitt.

Autant son parti que ceux des autres candidats de la gauche et du centre, Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron, espèrent que le résultat d’aujourd’hui sera en leur faveur.

Bien des électeurs rencontrés par Le Journal craignaien­t de se retrouver à voter au deuxième tour entre les deux candidats de la droite, François Fillon et Marine Le Pen.

«Ce serait choisir entre la peste et le choléra», s’indigne Ségolène Richard.

«Si je dois voter pour Fillon au deuxième tour, ce que je ne souhaite pas, je le ferai en me bouchant très, très fort le nez», déclare Frédéric Guarino, qui préfère tout de même l’ex-premier ministre français à Marine Le Pen et ses politiques anti-immigratio­n.

INDÉCIs

Véritable lutte à quatre candidats pour une rare fois en France, l’élection présidenti­elle laisse beaucoup d’expatriés indécis.

Plusieurs, dans la file d’attente, attendaien­t encore d’être dans l’isoloir pour faire leur choix définitif.

«Je me suis décidé sous la douche ce matin», rigole Florian Tronche, qui a plutôt choisi le candidat d’extrême gauche anticapita­liste Philippe Poutou.

«Emmanuel Macron, je suis toujours à la recherche de son programme, François Fillon, je n’ai pas forcément apprécié ce qu’il a fait, Marine Le Pen sûrement pas [...] J’ai hésité avec [Jean-Luc] Mélenchon, mais voilà», a-t-il conclu.

Tous ses compatriot­es ne partagent pas son avis. Certains, comme Véronique L’Helgoualch, tenaient à voter pour éviter que les «extrêmes» ne passent au deuxième tour, autant à gauche qu’à droite.

Les électeurs français vivant au Canada pourront voter au deuxième tour le 6 mai prochain.

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Les Français de la région de Montréal ont fait une file longue de plus d’un kilomètre à Outremont pendant plus de deux heures, hier, pour réussir à voter au premier tour des élections présidenti­elles, dont le résultat sera connu aujourd’hui.

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