Sharapova de retour mercredi
La Russe Maria Sharapova jouera mercredi contre l’Italienne Roberta Vinci son premier match après 15 mois de suspension pour dopage, au premier tour du tournoi WTA de Stuttgart, un retour sur invitation qui suscite quelques commentaires acerbes.
La suspension de Sharapova, âgée de 30 ans, prend officiellement fin mardi à minuit et l’ancienne numéro un mondiale, qui n’est plus classée actuellement en raison de sa longue absence, entrera en lice quelques heures plus tard sur la terre battue de Stuttgart sans passer par les qualifications, grâce à une invitation des organisateurs du tournoi.
Elle n’a plus joué depuis son quart de finale perdu lors des Internationaux d’Australie contre l’Américaine Serena Williams, en janvier 2016, à Melbourne, où elle avait été contrôlée positive au meldonium, produit ajouté le premier jour du même mois sur la liste des substances interdites.
L’adversaire de Sharapova à Stuttgart, Roberta Vinci, est actuellement 35e au classement WTA. Agée de 34 ans, elle a remporté 10 tournois WTA en simple dans sa carrière et elle fut finaliste des Internationaux des États-Unis en 2015.
CRITIQUES
L’invitation de Sharapova a suscité des critiques sur le circuit féminin. «Elle va pouvoir arriver mercredi et commencer son tournoi comme ça; c’est un peu bizarre pour les autres joueuses», a estimé l’Allemande Angelique Kerber, nº 1 mondiale également en action à Stuttgart.
Kerber ne pourra pas rencontrer Sharapova avant la demi-finale si les deux joueuses arrivent à ce stade.
Si Sharapova remporte son premier match, elle peut en revanche tomber au tour suivant sur la Polonaise Agnieszka Radwanska, qui ne l’a pas ménagée non plus dans ses critiques, estimant que son statut d’icône du tennis féminin ne devrait pas lui valoir de passe-droit particulier.
«Ce type d’invitation dans le tournoi devrait être réservé à des joueuses qui ont plongé au classement en raison d’une blessure, d’une maladie ou pour un autre motif incontrôlable. Pas pour celles qui ont été suspendues pour dopage. Maria devrait revenir autrement, en passant par de plus petits tournois», a-t-elle lancé.
«Pour l’instant, elle n’a pas été invitée à jouer des grands chelems à Paris (Roland-Garros) ou à Londres (Wimbledon), et à mon avis c’est très bien comme ça. Elle doit gagner sa place en jouant bien sur le court», a ajouté la Polonaise.
DERNIER DE SES SOUCIS
L’opinion des autres, a rétorqué la Russe dans une entrevue la semaine dernière, est le dernier de mes soucis.
La Fédération française de tennis a fait savoir qu’elle se prononcerait le 15 mai sur l’attribution ou non d’une invitation à Maria Sharapova pour Roland-Garros.
Sharapova, dont la célébrité dépasse le cadre du tennis, notamment en raison de son physique de top-model, est ambassadrice de la marque automobile Porsche, sponsor principal du tournoi de Stuttgart.
Et son retour est présenté par les organisateurs comme l’événement majeur du 40e anniversaire du tournoi.
«Je n’aurais pas pu être plus heureuse de jouer mon premier match pour mon retour dans un de mes tournois préférés», a déclaré la Russe, trois fois vainqueur à Stuttgart. «Je suis impatiente de revoir tous mes supporters et de revenir faire ce que j’adore.»
Cinq fois titrée en Grand Chelem, elle avait dans un premier temps été privée de compétition pendant deux ans par l’ITF après son contrôle positif. Sa suspension avait été réduite à 15 mois en octobre par le Tribunal arbitral du sport (TAS), qui avait reconnu qu’elle n’avait pas eu l’intention de tricher.
La jeune femme utilisait depuis plusieurs années le meldonium, alors autorisé, mais ce médicament a été reclassifié en produit interdit par l’AMA (Agence mondiale antidopage) au début 2016, après que des augmentations de performances eurent été régulièrement constatées.