Le Journal de Montreal

ENCORE ENVAHIS DE TRAVAUX

La vitrine du restaurant de Peter Anoussos est cachée par une montagne de gravier laissée sur la rue Notre-Dame Ouest.

- Hugo Duchaine HDuchaineJ­DM hugo.duchaine@quebecorme­dia.com

«C’est comme si aucune leçon n’avait été tirée [des chantiers sur les rues Saint-Denis et Saint-Laurent], et on n’aide pas les commerçant­s», dénonce Julie Pedersen, propriétai­re de Totem Tea & Spice.

L’été dernier, des commerçant­s ont affirmé avoir dû fermer ou déménager en raison des travaux sur la rue Saint-Denis. D’autres disent avoir perdu jusqu’à 50 000 $.

Voilà ce qui guette ceux de la rue NotreDame situés à l’ouest de la rue Atwater, croit Mme Pedersen. Elle a déjà vu son chiffre d’affaires fondre de moitié l’automne dernier, pendant les trois mois de travaux devant son commerce.

Mais surtout, elle rage qu’un inspecteur de la Ville lui ait dit vendredi qu’elle aurait une amende si elle laissait sur le trottoir l’affiche qu’elle a installée pour attirer les passants malgré la constructi­on.

«On paie des milliers de dollars en taxes et on ne reçoit rien en retour», déplore-t-elle.

«Cet hiver, j’avais des touristes des États-Unis ou de Toronto qui entraient, mais depuis que les cônes orange et les affiches “rue barrée” sont apparus cette semaine, il n’y en a eu aucun», ajoute-t-elle.

MONTAGNE DE GRAVIER

Un coin de rue plus loin, la vitrine du restaurant de Peter Anoussos était complèteme­nt cachée par une montagne de gravier laissée sur la rue pour le week-end par les travailleu­rs du chantier.

«Les gens de l’autre côté de la rue ne peuvent pas nous voir [...] je ne peux pas laisser la porte ouverte non plus», déplore-t-il.

Il craint de devoir mettre à pied des employés pour survivre aux prochains mois. Juste à côté, le resto Bitoque a le même problème. «L’arrondisse­ment nous dit qu’il n’y a pas de frais pour une terrasse cet été, mais je la mets où la terrasse? Sur le gravier?» demande Herman Alves.

TEMPS DURS

Il rappelle que les temps sont déjà difficiles sur la rue, alors que plus de trois restaurant­s ont fermé leurs portes récemment.

C’est le cas de Kevin Thomas, du Café Rose de Lima, qui a préféré jeter l’éponge tout de suite plutôt que de s’éteindre à petit feu pendant les travaux.

«On a essayé de vendre le restaurant, mais personne n’en voulait avec les travaux», dit-il. Propriétai­re d’un commerce d’objets vintage, Valérie Lalonde craint que les travaux ne soient le début de la fin pour elle. «Ça va me tuer», laisse-t-elle tomber.

«Quand la rue va rouvrir, il ne va rester que les multinatio­nales», prédit-elle à contrecoeu­r.

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Un amas de gravier bloquait hier les vitrines de trois restos de la rue Notre-Dame Ouest, où viennent de commencer des travaux de sept mois. La commerçant­e Julie Pedersen (photo de gauche), elle, rage qu’on veuille lui donner une amende pour son...
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PETER ANOUSSOS Propriétai­re, restaurant A.A.

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