Le Journal de Montreal

Les conservate­urs champions des absences

Certains d’entre eux n’ont voté qu’une fois sur deux à la Chambre des communes, dont Maxime Bernier

- Christophe­r Nardi @ChrisGNard­i christophe­r.nardi@quebecorme­dia.com

OTTAWA | Plusieurs députés conservate­urs et bloquistes trônent au sommet du palmarès des élus fédéraux qui s’absentent le plus au moment de voter au Parlement, dont Maxime Bernier, qui n’a voté qu’une fois sur deux.

Selon des données du Parlement en date du 19 mars 2017 compilées par Le Journal, pas moins de 25 députés fédéraux ont manqué au moins le quart des votes à la Chambre des communes depuis l’élection de novembre 2015. De ce nombre, plus de la moitié sont des députés conservate­urs, dont sept anciens ou actuels candidats à la chefferie du parti. Le Bloc québécois fait aussi piètre figure (voir autres articles).

Le plus grand absent parmi les 338 députés est Deepak Obhrai, doyen de la Chambre et candidat à la direction du Parti conservate­ur du Canada (PCC). Il n’a pas voté à plus de la moitié des votes tenus. Le Beauceron Maxime Bernier n’a guère fait mieux, méritant le titre du Québécois le plus souvent absent aux votes.

UN RÔLE IMPORTANT

Or, «un parlementa­ire a trois rôles principaux: c’est le représenta­nt de ses électeurs dans la Chambre, c’est un législateu­r, donc il doit adopter ou défaire des lois, et c’est l’ombudsman des électeurs», a résumé Don Boudria, ex-whip libéral. Il ajoute qu’il n’y a pas de méthode «parfaite» pour calculer le travail des élus.

En ce qui a trait aux deux élus du Bloc les moins assidus, il note que «dans certains de ces cas, les députés auraient peut-être intérêt à se poser des questions quant au temps qu’ils consacrent à leurs tâches parlementa­ires».

Toutefois, «c’est certain qu’au départ on élit des députés pour qu’ils aillent représente­r les citoyens au Parlement. C’était la logique au 19e siècle. Aujourd’hui, la logique est plus de voter pour un parti et ensuite s’attendre à ce que les députés suivent la ligne de parti», a ajouté le spécialist­e en parlementa­risme à l’Université de Montréal, Jean-François Godbout.

Celui-ci croit que les whips des partis s’assurent qu’il y a assez de députés présents à chaque vote, ce qui permet à d’autres de se concentrer sur leur travail en comité ou dans leur circonscri­ption.

ABSENCES MOTIVÉES

Certaines absences sont tout à fait légitimes en raison des tâches des élus à l’extérieur de la Chambre, notent les experts au sujet du premier ministre Justin Trudeau, du ministre des Finances Bill Morneau et de la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland.

«Leurs rôles sont extrêmemen­t importants au sein du gouverneme­nt et ils sont appelés à être à l’extérieur du Parlement souvent», a dit Louis Massicotte, professeur de sciences politiques à l’Université Laval.

— Avec la collaborat­ion de Sarah Bélisle

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Maxime Bernier a manqué la moitié des votes au Parlement fédéral entre l’arrivée de Trudeau et le 19 mars dernier, notamment à cause de la longue course à la chefferie de son parti. J.-F. GODBOUT Université de Montréal LOUIS MASSICOTTE Université Laval

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