Relation malsaine avec la nourriture ?
La restriction alimentaire peut mener à une relation malsaine avec la nourriture, s’inquiètent des nutritionnistes, qui soulignent le manque d’études sur le jeûne intermittent.
«Le fait de se restreindre peut mener à des dérives et avoir complètement l’effet contraire, c’est-à-dire qu’il peut nous amener à manger plus et à choisir des aliments plus sucrés ou salés», insiste Marlène Bouillon, nutritionniste.
Le jeûne intermittent intéresse de plus en plus les chercheurs. Des études menées sur les animaux démontrent des effets bénéfiques. Cette pratique aiderait à prévenir certaines maladies comme le diabète, les maladies cardiovasculaires, le cancer ou la maladie d’Alzheimer.
Les études effectuées chez l’humain à ce jour sont surtout faites sur des petits groupes de personnes et sur une courte période. Ces dernières indiquent que le jeûne intermittent serait efficace pour la perte de poids, le maintien de la glycémie et pour diminuer le cholestérol.
TROUBLES ALIMENTAIRES
«Ces études sont intéressantes, mais quand on les regarde, on oublie à mon avis de prendre l’humain dans son ensemble. Il y a beaucoup de personnes qui ont une relation négative avec les aliments ou avec leur corps d’emblée», estime le nutritionniste Bernard Lavallée.
C’est donc selon lui un risque de dire à tous de jeûner puisque l’on sait qu’une pratique restrictive peut amener une dégradation de la relation qu’entretiennent les gens avec les aliments et débouler vers des troubles alimentaires. Il faut donc plus d’études et à plus long terme pour voir les conséquences avant de recommander ce type de jeûne.
RÉDUIT LES GRAISSES
Le Dr Martin Juneau, cardiologue, entretient quant à lui beaucoup d’espoir envers le jeûne intermittent pour aider des patients en surpoids. Le jeûne intermittent, contrairement au régime où l’on réduit les calories ou les portions, serait plus efficace pour réduire les graisses.
«Je ne le recommande pas, mais je ne le décourage pas. Il faut cependant que ce soit sous supervision médicale. Et il faut le maintenir à vie, sinon c’est comme n’importe quel autre régime», insiste le Dr Juneau.