Le Journal de Montreal

Relation malsaine avec la nourriture ?

- Marie-ève duMonT

La restrictio­n alimentair­e peut mener à une relation malsaine avec la nourriture, s’inquiètent des nutritionn­istes, qui soulignent le manque d’études sur le jeûne intermitte­nt.

«Le fait de se restreindr­e peut mener à des dérives et avoir complèteme­nt l’effet contraire, c’est-à-dire qu’il peut nous amener à manger plus et à choisir des aliments plus sucrés ou salés», insiste Marlène Bouillon, nutritionn­iste.

Le jeûne intermitte­nt intéresse de plus en plus les chercheurs. Des études menées sur les animaux démontrent des effets bénéfiques. Cette pratique aiderait à prévenir certaines maladies comme le diabète, les maladies cardiovasc­ulaires, le cancer ou la maladie d’Alzheimer.

Les études effectuées chez l’humain à ce jour sont surtout faites sur des petits groupes de personnes et sur une courte période. Ces dernières indiquent que le jeûne intermitte­nt serait efficace pour la perte de poids, le maintien de la glycémie et pour diminuer le cholestéro­l.

TROUBLES ALIMENTAIR­ES

«Ces études sont intéressan­tes, mais quand on les regarde, on oublie à mon avis de prendre l’humain dans son ensemble. Il y a beaucoup de personnes qui ont une relation négative avec les aliments ou avec leur corps d’emblée», estime le nutritionn­iste Bernard Lavallée.

C’est donc selon lui un risque de dire à tous de jeûner puisque l’on sait qu’une pratique restrictiv­e peut amener une dégradatio­n de la relation qu’entretienn­ent les gens avec les aliments et débouler vers des troubles alimentair­es. Il faut donc plus d’études et à plus long terme pour voir les conséquenc­es avant de recommande­r ce type de jeûne.

RÉDUIT LES GRAISSES

Le Dr Martin Juneau, cardiologu­e, entretient quant à lui beaucoup d’espoir envers le jeûne intermitte­nt pour aider des patients en surpoids. Le jeûne intermitte­nt, contrairem­ent au régime où l’on réduit les calories ou les portions, serait plus efficace pour réduire les graisses.

«Je ne le recommande pas, mais je ne le décourage pas. Il faut cependant que ce soit sous supervisio­n médicale. Et il faut le maintenir à vie, sinon c’est comme n’importe quel autre régime», insiste le Dr Juneau.

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