Le Journal de Montreal

Algerie, la stabilite a tout prix

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Richard Latendress­e richard.latendress­e@quebecorme­dia.com

0Le.0s —Al5g.éCrHieRnOs NvoIQnUt tEelneiar des élections législativ­es jeudi prochain. 0.0 — 6. CHRONIQUE texte Avec l’agitation observée

0d.a0n—s7p. CluHsRiOeN­uIrQsUpEaS­yOsUmS-uTIsTuRlEm­S ans et ce vent de populisme qui 0.0 — 6. CHRONIQUE texte souffle (ou tente de le faire, tout au moins) sur de nombreuses démocratie­s, il serait normal de suivre de près ce qui s’annonce dans le plus grand pays d’Afrique. Pourtant, la population algérienne elle-même n’est pas vraiment dans le coup.

L’Algérie attire légitimeme­nt notre attention, si ce n’est qu’à cause des 100 000 Québécois qui puisent leurs racines là-bas. Le pays, au-delà de nos compatriot­es, fascine et inquiète à la fois. Avec près de 40 millions d’habitants, la population a quadruplé depuis l’indépendan­ce en 1962. Donnant sur la mer Méditerran­ée, l’ancienne colonie française sépare notamment le Mali et la Libye, deux pôles de terrorisme dans le nord de l’Afrique.

Si on parle peu des élections au Parlement d’Alger, c’est que ce n’est pas là que se trouve le pouvoir. L’autorité est concentrée dans la présidence, mais il y a de quoi être anxieux: le président est moribond. Abdelaziz Bouteflika, après avoir été ministre des Affaires étrangères pendant plus de 15 ans, est maintenant président depuis 18 ans, tout en assumant le poste de ministre de la Défense depuis 2003. Ça, c’est s’accrocher au pouvoir.

PRÉPARER LA SUITE, SANS LE DIRE

À 80 ans, on ne voit et on n’entend plus le président Bouteflika. Le0s r.u0- meurs sur sa mort réapparais­sent constammen­t, bien que d’évoquer sa succession soit un tabou de la tique algérienne. On n’écarte pas, comme si de rien n’était, un héros de l’indépendan­ce. Sa disparitio­n va toutefois provoquer un vide dans lequel risquent de s’engouffrer toutes les forces du pays, les bonnes comme les mauvaises.

Les contre-exemples de la Libye voisine après la chute de Mouammar Kadhafi, de l’Égypte après celle d’Hosni Moubarak ou de la Syrie où se cramponne Bachar al-Assad n’inspirent rien de bon. À cela, il faut ajouter le — 8.traumatism­e de la terrible guerre civile qui a ravagé le pays pendant les années 1990 et dont on ne s’est pas enveiexpeo­lri-guceore pleinement remis. L’Algérie, un peu avant tout le monde, a pu voir le tort que les islamistes peuvent causer. L’annulation en 1991 de la victoire du Front islamique du Salut aux élections législativ­es par le gouverneme­nt qui craignait l’instaurati­on d’une république islamique a poussé les militants les plus extrémiste­s vers la violence. Dix ans et 150 000 morts plus tard, l’armée algérienne est parvenue à rétablir un semblant de paix que l’immense majorité de la population tient à préserver.

UNE ÉCONOMIE QUI STAGNE

Si la vie politique semble figée, l’activité économique, elle, fait du surplace depuis 2014. Cette année-là, les Saoudiens ont décidé d’étouffer la concurrenc­e, en réduisant unilatéral­ement le prix du baril de pétrole. Conséquenc­e pour l’État algérien — dont 98 % des exportatio­ns et 60 % des recettes fiscales sont liées aux hydrocarbu­res —, une chute dramatique des revenus.

L’État-providence, qui a longtemps acheté la paix sociale, pourrait vite se retrouver à court de moyens pour calmer une jeunesse nerveuse et échauffée par une corruption endémique. La dernière chose que souhaitent les pays occidentau­x, c’est de voir cette puissance régionale affaiblie davantage encore par l’instabilit­é, alors que l’État islamique continue de menacer le secteur.

Les élections législativ­es de jeudi prochain ont beau ne pas passionner les Algériens, le pays — avec un président qui ne peut plus vraiment présider — entre à tâtons dans une période d’incertitud­e. Avec ce que l’on vit ailleurs au Maghreb et au Moyen-Orient, l’Algérie ne peut pas nous laisser indifféren­ts.

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