La note politique
Gros dossier en éducation cette semaine, où le ministre a dû se rendre à l’évidence: les notes des élèves ne sont pas sous le contrôle des enseignants. Cette notion a fait le tour des nouvelles comme un nouveau scandale. Plusieurs ont déchiré leur chemise en demandant une consultation publique sur le dossier. Le ministre leur a presque donné raison en ne rejetant pas la proposition de tenir une commission parlementaire.
L’ANNONCE D’UN SCANDALE
Pourtant, ce sujet n’est pas nouveau. Déjà en 2001, le Conseil supérieur en éducation (CSE) mentionnait dans un rapport sur l’évaluation des apprentissages: «Tout porte à croire que l’élève sera poussé (de gré ou de force) jusqu’à la fin du primaire où une année de rattrapage pourrait s’ajouter (…).»
Poussé de gré ou de force, ça laisse peu de places à l’interprétation. Le Conseil demandait déjà à cette époque que les mesures d’évaluation soient précisées, particulièrement dans un contexte où le redoublement n’existera plus.
Le problème, c’est que depuis ce rapport, les révisions de notes à l’insu des enseignants se sont transposées à tous les niveaux, du primaire à l’université. Il n’est pas rare qu’une plainte d’un étudiant sur son évaluation finale mène à une révision pour lui permettre d’atteindre la note de passage.
LE CSE UNE FORCE TRANQUILLE
Les élus, obnubilés par les débats médiatiques, ont même oublié que le CSE a reçu un mandat en décembre 2016 sur l’évaluation des apprentissages. Une façon de sortir le politique de l’apprentissage de nos enfants et peut-être aussi de trouver des solutions durables. Au lieu d’ouvrir une nouvelle commission parlementaire, le gouvernement ne devrait-il pas rendre efficaces les outils déjà à sa disposition? Il devrait concentrer les ressources sur une structure qui est déjà connectée sur le milieu et qui avait vu juste il y a 16 ans.
Cela nous fera économiser des chemises.