Anaïs Barbeau-Lavalette, fan de Gary
Elle le dit elle-même: la réalisatrice et écrivaine Anaïs Barbeau-Lavalette est une fan finie de Romain Gary. Ce qui ne l’empêche pas de lire plein d’autres choses.
De tous les Auteurs présents Cette Année Au FestivAl Metropolis Bleu (qui prend fin Aujourd’hui), lesquels Aviez-vous le plus hÂte de renContrer?
Après avoir parcouru le programme du festival, j’ai été étonnée par la richesse et la variété des propositions. Il y en a vraiment pour tous les goûts et instinctivement, j’ai été vers les écrivains que je ne connaissais pas. Je songe notamment à l’auteure d’origine camerounaise Imbolo Mbue, à qui on a remis le prix Des mots pour changer. Et comme je suis une
fan finie de Romain Gary, il y avait aussi Laurent Seksik, dont le dernier livre, Romain Gary s’en va-t-en guerre, raconte son enfance.
Et si une Bonne fée vous offrAit lA possiBilité de renContrer ABsolument n’importe quel éCrivAin, qui Choisiriez-vous?
J’hésite entre Romain Gary et Virginia Woolf qui, chacun à leur façon, ont mis leur plume au service de la condition humaine. J’aurais aimé pouvoir parler avec eux de leur trajectoire de vie…
Quel type de littérAture préférez-vous?
J’ai du mal à me cantonner dans un genre. Règle générale, je suis assez souple. Mais là où je vais être beaucoup plus sévère, c’est au niveau du style. J’aime qu’il y ait une identité littéraire, qui se déploie par le choix des mots, par le rythme. Quand j’ouvre un livre, je veux rencontrer une plume.
Au Cours des derniers mois, Avez-vous eu lA ChAnCe de fAire quelques Belles déCouvertes?
J’ai le goût de parler de la collection des Petits dégoûtants d’Élise Gravel, qui est vraiment géniale. Elle a fait des livres sur tous les insectes et toutes les petites bêtes dégueulasses dont on ne parle jamais (comme les poux ou les coquerelles). Mes enfants adorent ça et c’est le fun que ça existe. Sinon, il y a aussi les poèmes de Natasha Kanapé Fontaine, une poète innue à découvrir, et À l’abri des hommes et des choses, le premier roman de Stéphanie Boulay, l’une des soeurs Boulay. L’histoire, super bien écrite, raconte une enfance atypique.
Vous pouvez nous dire quels sont vos livres fAvoris?
Chien Blanc, de Romain Gary, est de loin le meilleur roman que j’ai lu. Il se passe dans les années 1960, qui s’éveillent à la ségrégation, et il jette un regard incroyablement lucide sur le très fragile équilibre entre Noirs et Blancs. Étant auteure et mère, Une
chambre à soi, de Virginia Woolf, me parle aussi beaucoup. Dans cet essai, Virginia Woolf se penche sur la place des plumes féminines dans la littérature et se demande pourquoi il y en a si peu. Elle le fait avec beaucoup d’humour et ce qu’elle dit est encore pertinent aujourd’hui.
Y A-t-il un roman dont vous Auriez réellement Aimé être l’Auteure?
J’aimerais avoir écrit Cent ans
de solitude, de Gabriel Garcia Marquez. Pour le courage du roman-fleuve, pour l’incarnation si sensuelle de ces multiples personnages, pour la singularité de l’univers. C’est un roman inoubliable.
Pensez-vous un jour réAliser un doCumentAire sur un éCrivAin d’iCi?
Je trouve difficile et très plate de filmer quelqu’un en mode écriture. Mais un documentaire sur Dany Laferrière, pourquoi pas! D’Haïti à l’Académie française... Alors voilà, l’idée est lancée. S’il est game, je suis game.